Ces Valaisans qui ne supportent pas le FC Sion (4/5): Tatom et le LS
Durant toute la semaine, zoom sur des Valaisans passionnés de ballon rond. Leur particularité? Le fait de supporter un autre club que le FC Sion. C’est notamment le cas de Jean-Marcel Pillet «Tatom», Martignerain et fan du Lausanne-Sport.

Les dates sont un peu floues, la mémoire de Tatom ne lui permet pas de situer exactement, au jour près, le début de sa passion pour le Grand Lausanne. Ça doit remonter aux années soixante, il avait 11 onze ans. Ce qui est certain c’est qu’un déclic s’est produit et depuis, le LS fait partie de sa vie. Les raisons sont multiples. « Il y avait cette ambiance quand on regardait la télé, se souvient le Martignerain. Et aussi cette fameuse finale de Coupe de Suisse, qu’on a perdu par forfait. Je ne l’ai toujours pas digérée car pour moi il n’y avait pas pénalty. »
« J’ai regardé tous les résultats jusqu’au jour où j’ai pu me rendre au match par mes propres moyens. » Tatom
Pour la petite histoire, le LS s’était incliné 3-0 par forfait en finale de la Coupe de Suisse lors de l’édition 1967. Se sentant floués par l’arbitre en raison d’un pénalty accordé au FC Bâle, les joueurs vaudois avaient refusé de terminer la rencontre. « C’est du passé, enchaîne celui qui n’a jamais cessé de soutenir son équipe après l'un de ces souvenirs fondateurs. Je me suis borné là-dessus. J’ai regardé tous les résultats jusqu’au jour où j’ai pu me rendre au match par mes propres moyens. Pour aller voir ce LS que j’adore toujours. »
Lausanne et rien d’autre
A moto, en voiture, Tatom a fait de La Pontaise un lieu de pèlerinage privilégié. D’ailleurs, il n’a que très rarement fréquenté d’autres stades, encore moins si le LS n’était pas impliqué. Quelques fois en revanche, il a accepté d’accompagner son père, fan du FC Sion, à des finales de coupe. Des déplacements effectués dans un véhicule aux couleurs du Lausanne-Sport. « Quand j’étais plus jeune, il m’a pris une folie. J’ai repeint ma voiture aux couleurs du Lausanne-Sport. A deux reprises, j’ai emmené mon papa à Berne avec cette voiture. Il avait un peu honte mais j’étais content de l’accompagner. » Un épisode parmi tant d’autres dans la vie de ce supporter inconditionnel.
Entre crainte et espoir
Sa passion pour le LS lui a valu et lui vaut toujours quelques piques de la part de ses copains, mais ça reste toujours bon enfant, nous assure Tatom, qui continue de rêver en bleu et blanc.
« Actuellement il y a un sponsor mais on sait qu’il s’occupe beaucoup de Nice. » Tatom
La dernière promotion lausannoise en Super League, en 2020, a d’ailleurs été fêtée comme il se doit. « Ah oui, je l’ai fêtée pleinement même si en tant que supporter du LS je reste toujours un peu dans la crainte. Actuellement il y a un sponsor mais on sait qu’il s’occupe beaucoup de Nice. » Ce Valaisan n’a aucune peine à exprimer ses doutes car il reste très bien informé. Derrière son téléphone portable, un autocollant du LS bien sûr. Et lorsque l’écran s’allume, il prend du plaisir à montrer la page Facebook de son club favori. Il suit les actualités et se pose aussi des questions par rapport à la politique sportive. « Il y a des jeunes chez nous, c’est bien pour le développement du football mais il manque une ossature et des joueurs d’expérience. »
Voir le LS champion
Dans son attirail du parfait supporter, une écharpe le ramène à un moment précis. Un match d’Europa League. C’était le 15 décembre 2010 contre Palerme. « C’est clair que je m’en souviens, dit-il en souriant. On a tellement eu froid et on a perdu. J’espère que ça sera mieux avec le nouveau stade même s’il est encore plus haut dans la ville. »
« J’aimerais que le LS soit champion de Suisse avant que je ne puisse plus me déplacer. » Tatom
Tant qu’il pourra, Jean-Marcel Pillet, Tatom, continuera de suivre son LS. Jadis à La Pontaise, bientôt à la Tuilière, un stade que le Martignerain a déjà visité, vide, et qu’il aura bientôt l’occasion de redécouvrir à l’occasion d’un match de son équipe favorite. Son plus grand souhait ? « J’aimerais que le LS soit champion de Suisse avant que je ne puisse plus me déplacer », conclut-il.