25 ans du Freeride World Tour à Verbier : l’esprit de « communauté » avant l’ère des réseaux sociaux
Annulées l’an dernier en raison de la pandémie, les finales du Freeride World Tour ont pu se dérouler quasi normalement en 2021 à Verbier. L’esprit de communauté qui rapproche les athlètes de ce sport extrême était encore une fois bien perceptible, 25 ans après la création de cet évènement.

Dès 6h du matin, les athlètes se pressent dans les remontées mécaniques de Verbier. Seule l’élite du Freeride World Tour est présente pour les finales à Verbier mais au long de la matinée le public, composé de curieux ou d’initiés, prend place en face du mythique Bec des Rosses.
« C’est l’étape préférée des athlètes. » Nicolas Hale-Woods
25 ans après, la magie opère toujours. « Dans 25 ans, soit pour les 50 ans, ce sommet fera encore plus rêver, prédit le boss de l’organisation Nicolas Hale-Woods. C’est l’étape préférée des athlètes car des lignes restent ouvertes sur cette montagne incroyable aux multiples facettes. L’ambiance de la station et l’arène du Col des Gentianes contribue aussi à ce succès. »

Evènement rassembleur
Avant la création du Freeride World Tour, les amateurs de ce sport extrême se réunissaient déjà sur les sommets mythiques de leurs continents ou pays respectifs. La compétition de Verbier lancée en 1996 a permis de les rassembler et de renforcer ce sentiment d’appartenance à la communauté du freeride. Un sentiment encore plus fort 25 ans plus tard grâce notamment aux réseaux sociaux. « Les communautés se retrouvaient déjà dans des stations du monde entier, à Verbier ou ailleurs, mais sans pouvoir interagir, poursuit Nicolas Hale-Woods qui tire de la visibilité digitale de la compétition son principal point de satisfaction. Nous avons réussi à délivrer un évènement de grande qualité du point de vue opérationnel avec un direct sur internet vraiment bon. »
« Je ne le dirais jamais assez, nous sommes une grande famille. » Elisabeth Gerritzen
Les aspects digitaux n’enlèvent rien au côté humain et familial de ce sport, dans lequel les athlètes ne sont pas seulement des concurrents mais aussi des partenaires. « Je ne le dirais jamais assez, nous sommes une grande famille », ajoute la gagnante de l’Xtreme et nouvelle championne du monde, Elisabeth Gerritzen. « Je tiens à rendre hommage à toutes les filles de ma catégorie. Ce sont elles qui me poussent à sortir mon meilleur ski. »
Egalité, écologie et autres enjeux
Cette année tous les athlètes se sont élancés du « Petit Bec » mais en temps normal les catégories masculines sont les seules à pouvoir partir du sommet du mythique Bec des Rosses. Cette inégalité de traitement est combattue par Elisabeth Gerritzen qui pointe aussi du doigt certaines incohérences liées aux aspects écologiques d’une telle organisation. « Je pense que montre titre va me donner encore plus de légitimité même si j’en avais déjà avant. Pas besoin d’avoir un titre pour être légitime et pouvoir prendre position sur certaines choses. Par exemple, nous pourrions faire moins de voyages et réduire notre impact environnemental. Ce qui est sûr c’est que ma voix va peut-être plus porter et je vais continuer à me battre pour l’égalité et l’évolution de notre sport. »
« Pas besoin d’avoir un titre pour être légitime et pouvoir prendre position sur certaines choses. » Elisabeth Gerritzen
Impossible de dire avec certitude que cet appel sera entendu par les organisateurs du Freeride World Tour et donc de l’Xtreme de Verbier. Son principal instigateur, Nicolas Hale-Woods, place néanmoins les grands thèmes sociétaux au cœur du développement de ces évènements. Avec un certain pragmatisme. « Nous faisons ce que nous pouvons à notre échelle mais nous savons que nous ne sommes pas parfaits. »
Ci-dessous, retrouvez l’interview de Nicolas Hale-Woods