Une journée dédiée à l’irrigation traditionnelle a lieu ce samedi dans le Haut-Valais
Organisée par l’Association des Bisses du Valais, la journée qui avait lieu l’année passée à Ayent à cette fois choisie le bisse de Niwärch dans la commune d’Ausserberg pour parler d'irrigation traditionnelle.
Quand on parle d’irrigation traditionnelle, il faut prendre en compte un ensemble de pratiques et de savoir-faire. Par exemple, on peut citer les techniques d’irrigation comme le ruissellement ou encore les nombreuses manières de transporter l’eau nécessaire à l’irrigation. Ainsi, on citera aussi, la construction des bisses en pierre ou encore en bois. Le troisième volet de cette irrigation traditionnelle comporte l’aspect de la gestion de l’eau et des techniques de communauté sous forme de consortage qui s’organise autour de cette gestion. Pour en parler, nous avons rencontré Gaëtan Morard, directeur du Musée valaisan des Bisses qui officie aussi comme président de l’Association des Bisses du Valais.
Quatre générations de bisses
Si le Valais regorge de bisses, c’est que la pratique est ancestrale dans notre canton. Ainsi, les premières traces des canaux acheminant l’or bleu datent de l’époque romaine dans le Bois de Finges. Cependant, il est difficile de faire un lien entre ces anciens canaux et ceux que nous connaissons aujourd’hui, notamment les plus impressionnants que sont ceux de Niwärch, d’Ayent ou encore celui de Savièse qui datent eux du Moyen Âge.
Depuis, tous ces bisses ont été remodelés et rénovés par l’homme à de multiples reprises. Une autre génération de bisses est apparue au 19ème siècle, à l’image de celui de Saxon ou encore celui de Sion. Puis, petit à petit certains bisses ont été enterrés avec l’apparition du béton et des tuyaux d’irrigation. Les défis de gestion d’eau ne faiblissant pas face au réchauffement climatique, une quatrième génération de bisses voit le jour actuellement.
Des bisses encore utilisés
Si le côté carte postale et la relative facilité qu’offre une balade le long de ces cours d’eau est indéniable, nos bisses ne servent pas seulement à attirer les touristes. « Aujourd’hui, 80% des surfaces agricoles du Valais sont toujours dépendantes de l’eau des bisses », tient à souligner Gaëtan Morard.
Qui s’en occupe ?
À l’origine, les bisses étaient gérés par des consortages composés de communautés paysannes qui se partageaient le travail et l’eau qui en découlait. Aujourd’hui, 80 consortages de la sorte existent encore en Valais. Pour le reste des bisses, les communes, on reprit la plupart des anciens consortages. Des associations ou des privés possèdent aussi des bisses, mais cela relève d’une large minorité.
L’eau, le défi de demain
Acteur majeur de notre agriculture, ces cours d’eau aménagés transportent encore aujourd’hui l’or bleu nécessaire au bien-être des terres du Vieux Pays. Le président de l’Association des Bisses du Valais, Gaëtan Morard nous explique comment la gestion de l’eau a évolué au fil des années et pourquoi, selon lui, c’est le défi de demain.