Un village français propose une fête des retrouvailles avec le Valais, sur la frontière
Entre Morgins et Châtel en Haute-Savoie, on se prépare à la réouverture des frontières. Le maire du village français se dit impatient et propose même «une rencontre diplomatique sur la frontière». Interview.
Les phases du déconfinement se poursuivent. Une étape importante sera bientôt franchie : la Suisse ouvre le 15 juin prochain ses frontières avec la France, l'Allemagne et l'Autriche. Une annonce qui réjouit le maire du village de Châtel en Haute-Savoie Nicolas Rubin. Châtel, qui partage sa frontière avec la valaisanne Morgins (située sur la commune de Troistorrents). Dans un message posté début mai sur les réseaux sociaux, Nicolas Rubin donne rendez-vous : «Amis Suisses et Français, il va falloir vous préparer ! On ne laissera pas nos frontières se réouvrir sans fête Valaiso-Savoyarde».
«Une sorte de pèlerinage»
Contacté par Rhône FM, le maire confirme vouloir organiser une «petite rencontre diplomatique la veille de l'ouverture, une sorte de pèlerinage à pied», affirme-t-il. Son appel lancé voici deux semaines, connaît un vrai engouement. «C’est vrai que ce message a eu un franc succès, de part et d’autre de la frontière. Il y a une envie, une passion à se retrouver. C’est l’amitié qui se dévoile par les réseaux sociaux», déclare le maire. «On a hâte ! On programmera, avec nos amis valaisans de l’autre côté, une petite organisation très sympathique, dans un cadre authentique. Cela se fera pile à cheval sur la frontière, non loin du lac de Morgins, au col». Au menu ? «Tout ce qui nous rassemble tout au long de l’année», poursuit le maire Nicolas Rubin. «Musique champêtre et autre, comme on sait le faire à chaque fois que des rencontres nous réunissent. On pense au 14 juillet d’un côté, au 1er août de l’autre. On participe, les uns et les autres, aux fêtes patrimoniales de nos deux pays».
«Cela se fera pile à cheval sur la frontière, non loin du lac de Morgins, au col» Nicolas Rubin, maire de Châtel
Concernant la sécurité, Nicolas Rubin tient à être clair : «Nous sommes avant tout responsables. Cela ne se fera pas n’importe quand, n’importe comment». Aucune date n’est d’ailleurs fixée. Actuellement, la frontière entre Morgins et Châtel est toujours scrupuleusement surveillées et filtrée. «Il y a encore les gardes-frontière d’un côté et la police aux frontières de l’autre, côté France. On passe avec des justificatifs, avec de bonnes raisons», résume Nicolas Rubin.
Exciter les tentations à se retrouver
«L’idée est de propager l’annonce et l’intention de se retrouver autour d’une fête symbolique», explique le maire. «C’est très rare de se retrouver isolé comme ça, de fermer les frontières. Les jeunes générations n’ont pas connu pareille situation. Je crois que c’était le moment d’exciter les tentations à se retrouver. Cela a marché, mais évidemment, on ne fera pas ça n’importe comment. On prendra la date qu’il faut pour le faire, dans des conditions parfaitement adaptées à la situation». Côté valaisan, on se réjouit aussi. Contacté, le président de Troistorrents Fabrice Donnet-Monay se dit impatient : «Vous m’apprenez cet appel de Nicolas (Rubin NDLR), et je dois dire que c’est une bonne initiative ! Evidemment, quand tout sera autorisé, nous répondrons avec plaisir à nos amis français». Le rendez-vous est pris. Reste à déterminer la date et l’heure.
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