Un Tchèque à la tête d'1/3 des remontées mécaniques de Crans-Montana

21 millions d'actions pour une valeur de 12,6 millions de francs. C'est la part supplémentaire que pourra s'offrir l'investisseur tchèque Radovan Vitek dans les remontées mécaniques du Haut-Plateau.
Cet en effet l'opportunité que lui ont accordée lundi soir (en l'absence du principal intéressé), les actionnaires présents à l'assemblée extraordinaire de CMA (représentant 82,44%
du capital de la société - 26,6 millions de francs avant la séance du jour -). Sans opposition mais avec deux abstentions dont la commune de Randogne (détentrice, à terme, de 6,99% du capital), l'assemblée a autorisé une augmentation de capital (16,2 millions de francs) destinée à lever des fonds. L'opération permettra au Tchèque de peser 31,96% de la société (pour autant que personne d'autre, lui y compris, ne souscrive aux 5,6 millions d'actions encore disponibles). Mais pas à n'importe quel prix puisque le tarif appliqué - 60 centimes par titre - représente le double du prix courant (30 centimes l'une), et 50% de plus que le tarif mentionné au capital (66,5 millions d'actions à 40 centimes). La garantie de financement a été négociée quatre mois durant pour, "éviter de brouiller la formule magique que représente l'équilibre de l'actionnariat", explique le président de CMA Philippe Magistretti. A compter de mardi, la procédure est ouverte mais devrait se limiter aux acquisitions du Tchèque compte tenu du tarif prohibitif pour les investisseurs traditionnels.

Des intérêts croisés pour le Tchèque

L'opération est une aubaine pour la société qui s'offre là de nouveaux moyens pour investir dans ces installations. "Cet investissement, Radovan Vitek ne le fait pas avec son portefeuille, il le fait avec le c?ur" précise Philippe Magistretti, rappelant au passage l'attachement du Tchèque à "ce Haut-Plateau qu'il apprécie tant". Radovan Vitek reste toutefois un homme d'affaire dont l'enjeu est avant tout dans l'hôtellerie (avec notamment un projet de 180 à 200 millions de francs prévus pour la construction de deux hôtels de trois et de cinq étoiles au fond de Cry d'Err, soit deux établissements qui s'ajouteront aux dix-sept autres dont il dispose déjà à travers sa société RV Properties). C'est dire que l'investissement dans les remontées mécaniques (près de 18 millions en tout) reste, pour lui un épiphénomène", précise Philippe Magistretti.

De l'argent frais à investir de suite

Avec ce montant, CMA pourra réaliser son nouveau télésiège de la "Cabane de bois", tracé revu et corrigé, en supprimant au passage l'installation de la Barmaz. S'y ajoutent les terrassements jusqu'à la Plaine Morte ainsi que le changement de l'électromécanique du Funitel et de la Tsa pour améliorer les performances des installations, complétées par un développement de l'enneigement mécanique, quelques "quatre millions d'investissement ordinaires déjà dans le carnet de commandes", précise encore Philippe Magistretti.