Souvenirs de l'internat de St-Maurice avant sa fermeture: entre Salsa du démon et boulette de shit
C'est la dernière année avant la fermeture de l'internat du collège de l'Abbaye de St-Maurice.

C'est la dernière année avant la fermeture de l'internat du collège de l'Abbaye de St-Maurice. Alors qu'ils étaient encore environ 200 il y a une trentaine d'années, ils ne sont plus que 17 pour cette rentrée. Retour sur quelques souvenirs marquants.
C'est la dernière rentrée pour les internes au sein du foyer du collège de l'Abbaye de St-Maurice. La fermeture de l’établissement: une page qui se tourne pour cette institution qui a accueilli de nombreuses personnalités romandes. Pourtant, c'était en effet inéluctable: alors que dans les années 80-90, l'internat recevait encore autour des 200 garçons, aujourd'hui, ils ne sont plus que 17. Filles y compris. La demande est donc faible, mais elle existe; le Chanoine Alexandre Ineichen, recteur du collège compte bien continuer donc à offrir des logements d'une autre manière: par exemple dans des structures externes. Les filles logent d'ailleurs déjà à la clinique Saint-Amé par exemple. Et le recteur le dit: tant que le bâtiment ne sera pas transformé et qu'il y aura des lits, il accueillera toujours les personnes qui le souhaitent. La transition se fera donc en douceur. En attendant le point final de l'histoire de cet internat, plus de deux fois centenaire, ce sont surtout les souvenirs qui restent.
Dominique Roy était à l'internat au début des années huitante. Si pour lui, à l'époque, c'était un vrai calvaire d'y aller, trente ans après, ce sont surtout les bons souvenirs qui restent. «Notre quotidien était assez répétitif. On se levait, on allait à l’étude, après on allait aux cours, puis on revenait à l’étude, puis on dînait etc. Mais ce que je me rappelle c’est que pour nous réveiller, on avait la possibilité d’apporter une cassette qu’ils passaient le matin. Alors on avait amené la bande du Grand l’Orchestre du Splendide avec «La salsa du démon». Et pendant une année, il nous a passé en boucle la chanson. Tous les matins... Et on n’arrivait pas à s’en défaire de toute la journée.»
Boulette de shit, Punk et T-shirts Lacoste
Si la vie sociale était donc intense, non, le Chanoine et recteur Alexandre Ineichen n'a pas surpris de concert de rock en pleine nuit. Mais le quotidien était évidemment entrecoupé de crasses innommables infligées à quelques camarades, de boulettes de shit échangés et surtout il se terminait pas le weekend tant attendu, dans un environnement où les filles n'étaient pas bienvenues. Dans les années 80 pourtant, Dominique Roy se souvient que chacun avec son style musical et vestimentaire. «On trouvait de toutes les tendances. De droite «BCBG», avec des t-shirts Lacoste, des Punk, des Baba cool allant jusqu’à l’extrême gauche avec tout ce qui allait avec en matière de style de vie et de musique.»
A terme, l'établissement sera transformé en salles de classes. Lors de cette rentrée, les étudiants du collège seront en effet 1179 et le chiffre est en forte augmentation.