Séisme au Népal : un après compliqué selon les Valaisans de Bhavisya
Encore traumatisé par le séisme qui a dévasté leur pays il y a six mois, jour pour jour, mais aussi par les quelques 600 répliques qui ont suivi, les Népalais tentent toujours de se relancer, après avoir inhumé leurs quelques 10 mille victimes.
Encore traumatisé par le séisme qui a dévasté leur pays il y a six mois, jour pour jour, mais aussi par les quelques 600 répliques qui ont suivi, les Népalais tentent toujours de se relancer, après avoir inhumé leurs quelques 10 mille victimes.
L'association valaisanne Bhavisya aura été sur place durant toute cette période.
Engagée depuis six ans dans des programmes scolaires et professionnels pour jeunes en difficultés mais aussi, dans le soutien d'un centre d'accueil de jour pour des enfants lourdement handicapés, Bhavisya a dû s'adapter.
De l'acheminement de nourriture et d'eau, il a fallu passer à des solutions pour l'hébergement, notamment pour faire face aux moussons. Difficile aujourd'hui encore de parler de reconstruction au Népal si l'on en croit Simon Darioli, le président de l'association, du moins pas selon "les standards européens", dit-il. Tout ce qui relève des hébergements reste sommaire. Parmi les priorités, le développement de compétences, à long terme, pour œuvrer dans la construction est un vrai casse-tête pour le pays. Bhavisya y développe donc des programmes de formation pour des jeunes en partenariat avec des entreprises de la région de Bhaktapur.
Une difficulté supplémentaire : la pénurie d'essence
Déjà confronté à d'importantes difficultés directement liée à "l'après 25 avril", le Népal doit aujourd'hui faire face à une pénurie sur les carburants. Pour des raisons politiques depuis la constitution d'un nouveau parlement il y a un mois, de vives tensions entre les castes du nord et celles du sud, proches géographiquement et culturellement de l'Inde, ont une incidence directe sur l'acheminement d'essence par l'Est. "Depuis l'Inde…Les camions-citernes passent au compte-goutte et il faut un jour et demi d'attente pour accéder à 10 litres d'essence à Kathmandou", explique Simon Darioli. Le résultat est visible au quotidien, avec une économie en bonne partie paralysée, des écoles fermées avant l'heure et de grandes ONG qui ont dû réduire leurs programmes de distribution alimentaire, faute de transporteurs.
Des actions à pérenniser. Des moyens à intensifier
L'association poursuit son soutien sur place avec les moyens du bord. En plus de ses activités traditionnelles, un programme coordonné avec des entreprises a été lancé pour des formations permettant à des jeunes d'accéder à des travaux dans le bâtiment. Des programmes professionnels courts ont ainsi été mis en place et doivent encore être développés.
Depuis la catastrophe Bhavisya a recueilli plus d'une centaine de milliers de francs, majoritairement de privés mais aussi de quelques "clubs services".
"Mais nous devons poursuivre cet effort et trouver des moyens pour pérenniser nos actions sur place", conclut Simon Darioli. L'association dispose d'un site qui rappelle notamment les événements du 25 avril et des quatre mois qui ont suivi. Y figurent également les coordonnées bancaires pour celles et ceux qui souhaitent soutenir son action.
Plusieurs actions sont déjà prévues en Valais avec notamment la participation au marché de Noël à Saxon (8 décembre) pour y vendre des objets artisanaux confectionnés par les partenaires et les jeunes Népalais du programme, ainsi qu'une exposition de peintures et tankas à Malévoz alliant des artistes népalais et romands (12 au 20 décembre).