Président de commune non-réélu recherche un emploi ; l'annonce qui brise un tabou
Président de commune non-réélu recherche nouveaux défis professionnels. L'annonce passée par Joseph Ramuz. Le PLR n'a pas été reconduit dans sa fonction et doit retrouver une activité principale.

Se retourner professionnellement après une défaite à la présidence d'une commune. Le défi pour cinq présidents battus cet automne lors des élections communales. Si certains d'entre eux restent en place, comme simples conseillers communaux, d'autres ont tout simplement renoncer à siéger à l'exécutif. C'est le cas de Joseph Ramuz. Le PLR a échoué le 10 novembre à conserver la présidence de la commune de Leytron. "Il y a la première phase, la gestion émotionnelle de l'échec. Mais après, il faut continuer à gérer les affaires courantes de la commune et en parallèle essayer d'entrevoir une suite professionnelle", explique Joseph Ramus. "Le délai est assez court", reconnaît le président de Leytron. "Il y a un moment d'inquiétude. On se demande si on va retrouver quelque chose", se confie-t-il.
À 39 ans, Joseph Ramuz a encore une carrière professionnelle devant lui. Il avait d'ailleurs toujours gardé un pied dans le secteur privé, malgré un taux d'activité entre 70 et 80% à la commune. "J'ai toujours effectué des cours de perfectionnement ou de formation continue pendant mon mandat", raconte-t-il. "A 39 ans, même si j'avais encore fait deux ou trois mandats, j'avais de toute façon une suite professionnelle à donner", poursuit-il.
Une annonce qui brise un tabou
Sur les réseaux sociaux, Joseph Ramuz a même fait appel à sa communauté. Dirigeant, spécialiste en gestion de PME, il se dit à la recherche de nouveaux défis.
La démarche est singulière et brise un tabou : celui de la reconversion professionnelle d'un élu après un mandat politique. "J'ai beaucoup réfléchi avant de faire ce poste", reconnaît le libéral-radical. "C'est notre rapport à l'échec", explique-t-il. Malgré sa défaite à la présidence, Joseph Ramuz estime que la population ne l'a pas non plus sanctionné avec un effet de dégagisme. "Si mon travail est reconnu, mes compétences reconnues et mon réseau tissé, j'estime que je peux les mettre à la disposition d'une nouvelle structure", témoigne-t-il.
La Ville de Sion pionnière en la matière ?
À Sion, les dernières élections ont débouché sur l'éviction de deux conseillers municipaux en place. Depuis quelques années, la ville propose un salaire de six mois aux élus évincés lors d'une élection communale. "On les aide à garder un revenu en attendant qu'ils retrouvent un temps plein ou un taux d'activité équivalent", explique Philippe Varone, président de la Ville de Sion.
L'arrivée de ce mécanisme date de 2017 et le passage du nombre de conseillers municipaux de 15 à 9. La Ville de Sion a exigé de ses élus un taux d'activité de 40% minimum pour leur mandat. "Les citoyens ne se rendent peut-être pas compte de l'engagement que ça représente d'être conseiller municipal", appuie Philippe Varone.
La Ville de Sion rédige aussi des certificats de travail pour valoriser les compétences acquises durant le mandat politique. "Les conseillers municipaux ont géré parfois sur quatre ans des dossiers compliqués", assure Philippe Varone. "Ce sont de vraies compétences qui ont été acquises pendant le mandat communal. Et elles ont une vraie valeur sur le marché du travail", ajoute le président de Sion.