Nathalie Vernaz : "Certains collaborateurs sont parfois mal à l'aise en parlant de l'entreprise"
En novembre, les Suisses devraient se prononcer sur deux initiatives contre les pesticides.

En novembre, les Suisses devraient se prononcer sur deux initiatives contre les pesticides. Des textes qui cristallisent la méfiance d’une partie de la population à l’égard des produits phytosanitaires et des entreprises qui les fabriquent. Porte-parole de Syngenta Monthey, Nathalie Vernaz nous parle du rôle exposé qui est le sien. Et de la réputation de l’industrie chimique, qu’elle a vu se déteriorer ces 30 dernières années.
Nathalie Vernaz est entrée il y a plus d’une trentaine d’années sur le site chimique de Monthey, qui s’appelait encore Ciba. «C’était une entreprise qui était bien perçue par le grand public, qui offrait beaucoup d’emplois stables et une carrière sur le long terme», se souvient-elle. Aujourd’hui, la place industrielle chablaisienne est occupée par différentes firmes, dont le géant bâlois Syngenta, qui n’a pas toujours bonne presse. «On ressent très bien ce changement», explique sa porte-parole. « Il y a eu une prise de conscience de la société par rapport à l’environnement et une stigmatisation des pesticides et de toute l’industrie qui les produit». Si bien que certains collaborateurs sont parfois mal à l’aise pour parler de la firme, nous confie-t-elle. «Mais dans la région, nous restons une entreprise sérieuse, qui emploie plus d’un millier de personnes. Nous sommes considérés comme un poumon du tissu économique», ajoute Nathalie Vernaz.
Débats au quotidien
Face à cette animosité d’une partie de la population, la Chablaisienne sent-elle une certaine pression ? «Personnellement pas», nous répond-elle. «J’ai des discussions parfois animées en famille, ou avec des amis», poursuit-elle. «Mais en exposant certains arguments, même les plus fervents écologistes comprennent que de nombreux progrès ont été faits dans le domaine». Et quand on lui demande s’il faut être blindé pour assumer son rôle de porte-parole : «Non, je pense qu’il faut sentir ce qu’il se passe autour de nous pour pouvoir y répondre. Mais en revanche, il faut beaucoup d’agilité et de réactivité , car les attaques viennent de tous les côtés».
Proche de la nature
N’en déplaise aux détracteurs de l’industrie qu’elle défend, Nathalie Vernaz se dit proche de la nature. «Dans mon enfance, nous avons passé beaucoup de temps à faire des pic-nics, des marches en montagne. Je suis sensible à l’environnement», nous dit-elle. Pour elle, les intrants chimiques ne sont pas un danger pour la nature. «La loi suisse et la sévérité des normes mises en place pour préserver l’environnement me rassurent». Et si la porte-parole concède l’existence, parfois, de certains écarts, ils permettent selon elle de prendre des mesures immédiates pour les réduire. Quant à savoir si dans son propre potager, la Chablaisienne utilise des pesticides, la réponse est oui: «En été, notre région connaît beaucoup de variations en termes de chaleur et d’humidité, les courgette et les tomates tombent souvent malade».