Le vote électronique, le combat des Suisses de l'étranger, réunis en Congrès à Viège
Ils sont 750'000 et représentent le 10% de la population du pays.

Ils sont 750'000 et représentent le 10% de la population du pays. Il s’agit des Suisses de l’étranger dont le 96ème Congrès annuel se tient à Viège, de vendredi à dimanche. Le canton avait déjà accueilli la manifestation ; c’était en 2003, à Crans-Montana.
Cette réunion a un caractère éminemment politique puisque seront présents 104 délégués du Conseil des Suisses de l’étranger (CSE), sur 140, venus des quatre coins du monde. Ce "Parlement bis" qui se réunit deux fois par an prend position pour défendre les intérêts de nos compatriotes qui vivent hors des frontières.
Au cœur des débats, à Viège: la question des relations bilatérales entre la Suisse et l’Union Européenne (UE) qui fera l’objet d’un grand débat en présence de Roberto Balzaretti, à la tête de la Direction des affaires européennes au DFAE et de Michael Matthiessen, ambassadeur de l’UE auprès de la Suisse.
Des actions concrètes seront aussi entreprises, comme le lancement d’une pétition en ligne pour que tous les expatriés aient accès au vote électronique d’ici 2021. Aujourd’hui, neuf cantons le proposent, mais ça ne suffit pas selon Ariane Rustichelli, directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE). Le matériel de vote arrive souvent trop tard ou dans la mauvaise langue et prive de nombreux expatriés de leur droit citoyen. Pour elle, c’est ainsi la démocratie helvétique qui est en jeu. Voter par internet est "une nécessité, pas une option", clame-t-elle.
La Confédération souhaite généraliser l’e-voting en vue des élections fédérales de 2019. Or ces derniers mois, plusieurs interventions parlementaires ont été déposées, freinant cette ambition, invoquant des raisons sécuritaires. "Avec cette pétition, on veut faire pression en année électorale", explique Ariane Rustichelli. La Chancellerie fédérale travaille depuis 16 ans sur un système fiable. Aujourd’hui, il est temps de le mettre en œuvre, selon la directrice de l’OSE, d’autant "qu’aucun système n’est sûr à 100%", même pas le vote par correspondance.
La pétition sera déposée auprès du Conseil fédéral à la fin du mois de novembre de cette année.