Le Valais modernise son agriculture au pas de charge

Le Valais investit massivement dans la modernisation de son agriculture. En premier lieu, le plus urgent, la lutte contre le gel : les systèmes d'irrigation sont progressivement remis à neuf et développés dans toute la plaine du Rhône. Exemple ce jeudi à Fully

Tout commence par un désastre, le gel sans précédent d'avril 2017. En trois nuits, l'agriculture valaisanne perd l'équivalent de 70 millions de francs d'abricots, de poires, de cerises, entre autres. Face à l'ampleur des dégâts, face aux changements climatiques et à la multiplication des risques de catastrophes de ce type, le canton décide d'agir. Agir vite et fort. Il faut tout d’abord, c’est le plus urgent nous disent les autorités cantonales, moderniser le système d'irrigation (l'arrosage des plantations étant le meilleur système en plaine pour préserver les fruits du gel). Un crédit-cadre de 35 millions de francs est octroyé en septembre 2017 par le Grand Conseil, à l’unanimité.

En deux ans à peine, des réalisations sont déjà sorties de terre. Comme à Fully, où un million de francs ont été injectés. C'est sur place ce jeudi, à la station de pompage du Grand Blettay, que Rhône FM a rencontré Christophe Darbellay. Christophe Darbellay, conseiller d'Etat en charge de l'économie et lui-même ingénieur agronome, fait tout d’abord un constat : le Valais avait un système d'irrigation d'un autre temps, il fallait agir. «On n’avait plus un réseau d’irrigation suffisamment performent en plaine du Rhône. Il fallait remettre au goût du jour, en urgence, le réseau d’irrigation pour éviter de futures catastrophes».

Le Valais, en retard, vraiment ? «Prenez par exemple ce projet pilote à Fully, poursuit Christophe Darbellay. Aujourd’hui, le système de pompage est centralisé, il a permis de remplacer les vingt puits individuels existants. Avant, c’était une situation quasiment ingérable. Chacun avait sa petite installation, son tracteur rouillé et sa pompe pour aller chercher l’eau ! Ici on a fait un projet d’envergure. On a réussi en six mois, ce qu’on ne réussit jamais dans d’autres domaines. Quelque chose d’exceptionnelle. Il fallait agir, il n’y avait pas à pétouiller».

Quelles sont les prochaines étapes de ces travaux de modernisation de l'irrigation valaisanne ? «L’extension des autres projets comme celui de Fully, nous répond le ministre valaisan. Sur 11 communes, nous avons une douzaine de projets, qui portent sur mille hectares et pratiquement 20 millions d’investissements. Nous sommes dans une phase de modernisation du vignoble valaisan, de l’agriculture locale, de la plaine du Rhône. Dans les trois-quatre ans qui viennent, sur 1’000/1’500 hectares de la plaine, on aura des installations quasiment parfaites pour l’avenir».