Le canton veut moderniser le vignoble valaisan
Rendre le vignoble valaisan plus professionnel, plus rentable et plus durable. Le canton a présenté ce mardi un projet d'envergure. Il prévoit un investissement de 170 millions de francs sur 15 ans, pour dessiner le vignoble de demain.
Vers une viticulture moderne, rentable, professionnelle et rationnelle.
Le Canton a présenté ce mardi les ambitieux contours de son projet "Vignoble du 21ᵉ siècle". Projet qui a fait l’objet d’une large consultation publique auprès des communes, des associations professionnelles et des services de l’État.
L’analyse réalisée par le Service de l’agriculture, en collaboration avec la branche, le confirme : le mode d'organisation du vignoble actuel, avec une multitude de parcelles, est un frein à son développement.
Il doit également s'adapter à l'évolution climatique, et aller vers un plus grand respect de l'environnement.
Morcellement des parcelles : un gros handicap
Pour y parvenir, le canton a présenté ce mardi devant la presse le projet « Vignoble du 21e siècle ».
Celui-ci prévoit différentes mesures pour moderniser le vignoble actuel.
"Le morcellement des parcelles est un gros handicap. La viticulture, on le sait, est à la peine. Le rôle de l’État ici est de poser un cadre légal pour que la viticulture puisse continuer à se développer", rappelle Christophe Darbellay, chef du Département de l'économie et de la formation.
Et pour le conseiller d’État l'assure : les spécificités du canton ont été prises en compte dans ce projet.
Les changements prévus
Les plans proposés concernent principalement la production et le foncier.
Le soutien à la production prévoit de passer par le renouvellement du capital plant, la mise en œuvre de systèmes d’irrigation par goutte à goutte, l’adaptation des modes de conduite de la vigne, ou encore l’amélioration des accès aux parcelles.
Et la rationalisation du foncier prévoit la mise en œuvre de remaniements parcellaires, pour créer des entités d’exploitation d’une surface d’au moins 3000 m², ainsi que la création d’une bourse d’échange et d’achat-vente des parcelles pour favoriser les relations entre exploitants et propriétaires.
Nadine Pfenninger-Bridy, cheffe de l'Office de la vigne et du vin partage cet avis : le vignoble terriblement morcelé et difficile à mécaniser freine aujourd'hui l'avenir de la viticulture. Il faut que ça change.
"Ce morcellement des parcelles entraîne des frais d'exploitation élevés, en ne permettant pas la mécanisation. Nous devons moderniser la structure du vignoble, tout en respectant l'image du patrimoine. Nous devons également nous adapter à l'évolution climatique."
Pour la cheffe de l'Office de la vigne et du vin, le but de ce projet est aussi de favoriser la relève et de donner un outil moderne avec lequel travailler.
170 millions de francs
Le volume global d’investissement nécessaire pour atteindre les objectifs du projet est estimé à 170 millions de francs sur quinze ans.
Le Conseil d’Etat a décidé de demander au Grand Conseil l’octroi d’un crédit-cadre de 141 millions de francs, dont 53 millions de subventions cantonales à fonds perdus, 8 millions de subventions fédérales à fonds perdus et 80 millions de crédits d'investissement.
Selon le Canton, cette somme devrait soulager la charge totale des investissements des vignerons, estimée à 96,5 millions de francs. Les communes participeront à hauteur de 13 millions de francs.
Alors à quoi ressemblera le vignoble de demain ?
"Ce sera un paysage moins monotone, puisqu'on va demander d'introduire plus d'éléments de biodiversité. Mais aussi un vignoble plus facile à travailler, plus rationnel et plus rentable", indique Nadine Pfenninger-Bridy.
Le Canton rappelle enfin que cette démarche complète les projets existants, notamment ceux liés au maintien du vignoble en terrasses et à la réfection des réseaux d'irrigation.
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