"L'Union suisse des paysans a évolué, tout comme l'agriculture", selon le Valaisan Michel Darbellay

Michel Darbellay sera le nouveau responsable du département «production, marché et écologie» de l'Union suisse des paysans. Après avoir dirigé AgriJura, pendant presque dix ans, ce Valaisan d'origine – et Jurassien d'adoption – reprend un secteur aux enjeux multiples. En matière de cailloux dans la chaussure? Il parle de «certaines organisations extrémistes qui peinent à voir les efforts que l’agriculture fait en matière d’environnement et qui veulent imposer des solutions écologiques radicales.»
La mission de Michel Darbellay sera très politique. Pour ce nouveau mandat à la tête du département «production, marché et écologie» de l’Union suisse des paysans (USP), il touchera à la problématique du libre-échange avec l'étranger, se confrontera aux pressions directes du libéralisme, devra défendre des solutions pour répartir les marges de manière équitable et sera mené à traduire les revendications climatiques en langage agricole.
«L’USP n’est pas conservatrice, c’est un a priori»
Si le Valaisan d'origine ne se permet pas de pointer du doigt certains acteurs politiques qui rendent son travail plus délicat, cela ne veut pourtant pas dire qu'il n'a pas d'avis. Car pour lui, l’USP n’est pas une organisation conservatrice face aux revendications écologistes. «C’est un a priori, un raccourci, réagit-il. L’USP a évolué, au même titre que l’agriculture. Je pourrais retourner la question: il y a parfois quelques organisations extrémistes qui peinent à voir les efforts effectués par l’agriculture et qui voudraient imposer des solutions un peu trop extrêmes et radicales.»
Le réseau et la proximité avant tout
Ses autres combats: faire remonter les préoccupations des familles paysannes et favoriser la diversité des pratiques agricoles régionales. Et c'est en ce sens qu'il se portera en relais des particularités valaisannes auprès des instances nationales. De sa région, de son canton, justement, il en retire une philosophie qui met en avant la proximité: «Pour moi, c’est important de garder contact avec la base. J’ai eu la chance d’avoir conduit des tracteurs, d’avoir trait des vaches. C’est important de comprendre les problèmes au niveau du terrain et de la pratique.»
Fils d'Arthur Darbellay (feu directeur de l'Ecole d'agriculture du Valais) et frère de Christophe Darbellay (actuel conseiller d’Etat valaisan en charge de l'agriculture), Michel Darbellay commencera son nouveau mandat à la fin de l’année après avoir trouvé une ou un sucesseur à la tête d’AgriJura. Et ce nouveau défi, il le débuter avec un solide réseau.