Entremont : Bourg-St-Pierre refuse l'idée de fusion communale. "On aurait trop à perdre"
Dans la vallée d’Entremont, il n’est plus question de fusion. Alors qu’on parle mariage de communes depuis des années, la donne a changé. Bourg-St-Pierre retire officiellement ses pions. Ses voisines accusent réception.

L’idée d’une fusion de communes en Entremont voyage entre le tiroir et la table depuis des années, bien qu'aucune démarche concrète n'ait jamais été entamée. Rhône FM s'était déjà intéressée à la thématique. A l'heure de prendre le pouls dans les différentes instances de la vallée en 2021, les autorités se disaient globalement favorables à l'idée un mariage, y voyant même une nécessité à long terme. Qu’il s’agisse d’unir les ressources ou de renouveler leur exécutif.
En remontant plus loin dans le temps, on peut rappeler le vote consultatif entrepris à Bourg-St-Pierre n 2017. Une large réponse favorable était alors sortie des urnes.
"Il y a trop à perdre"
Mais il semble que l'idée a trop trainé. Et qu’avec le temps, la donne a changé. Bourg St-Pierre a retiré officiellement ses pions il y a quelques mois, préférant rester seul maître sur son territoire. « En sept ans, plusieurs mesures ont été mises en place dans la commune, pour favoriser les familles, rénover les bâtiments et offrir une fiscalité attractive aux citoyens » énumère le président Gilbert Tornare « Les citoyens ne sont plus prêts à tout risquer dans une fusion communale. »
L'entrée en vigueur de ces mesures a d'ailleurs contribué à booster la démographie du village, qui compte désormais 230 habitants, contre 160 il y a cinq ans. « Des familles et des jeunes sont venus s'installer, dont certains semblent même intéressés par la fonction publique. Une bonne chose pour la relève politique », analyse le président de commune, tout en refusant de confirmer son intention de repartir pour une neuvième législature à l'automne.
"Il n'y a aucune urgence"
Plus bas dans la vallée, Liddes et Orsières prennent acte et rangent l’idée dans le tiroir. Tant d’un côté que de l’autre, on admet qu’une fusion à deux n’aurait aucun sens. « Une fusion ne doit jamais être faite pour elle-même », insiste Joachim Rausis, président d’Orsières. « Le dossier doit être pertinent, sous peine de se voir essuyer un refus de la part du Canton ». Son homologue de Liddes, Stève Lattion, abonde dans le même sens. « Ça n'apporterait pas grand-chose au citoyen, d'autant qu'actuellement, personne n'a le couteau sous la gorge. »
Mariage ou pas, les édiles rappellent les rencontres régulières organisées entre les présidents de Bourg-St-Pierre, Liddes, Orsières, Sembrancher et Bovernier. Le tout dans le cadre d’une conférence organisée par le préfet d’Entremont. Sur place, sont renforcés tous les liens intercommunaux. «Pour l'heure, ce processus marche très bien», note Joachim Rausis.
La porte ouverte à une absorption depuis Bagnes?
Il y a deux ans, le président d’Orsières évoquait tout de même sur nos ondes l’intérêt d’unir les communes, pour mieux anticiper le projet d’un Grand Entremont. Celui qui réunirait, dans 15 ou 20 ans, les communes du territoire à celle de Val de Bagnes, dans la vallée voisine.
Avec ce statu quo, pourrait-on envisager un scénario avec une absorption progressive de Bagnes jusqu’à Bourg St Pierre ? « Pour qu'un tel scénario se réalise, il faudrait d'abord établir une stratégie et une politique de gestion du territoire », avertit Joachim Rausis. « La surface géographique de ces deux vallées est gigantesque. »
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