Crime de Grimentz : le Tribunal cantonal confirme l'assassinat
Le meurtre d'un jeune Français de 29 ans en juin 2013 était jugé en appel le 30 novembre dernier au Tribunal cantonal.

Le meurtre d'un jeune Français de 29 ans en juin 2013 était jugé en appel le 30 novembre dernier au Tribunal cantonal. Le tribunal a confirmé l'assassinat mais a réduit la peine, passant de 18 ans à 16 ans.
Le Tribunal a pris en considération le fait que l'accusé était un jeune adulte,il n'avait qu'un peu plus de 21 ans au moment des faits, et tenu compte, dans une mesure un peu plus large que les juges de première instance, de la diminution de responsabilité révélée par l'expertise psychiatrique. Il a par conséquent prononcé une peine privative de liberté de 16 ans.
Le 3 juin 2013, un ressortissant français de 29 ans qui travaillait en Suisse comme chef de cuisine a été tué à coups de couteau à son domicile de Grimentz. L'enquête a débouché sur l'arrestation d'un homme âgé de 21 ans à l'époque des faits, qui a été mis en accusation pour assassinat. Condamné en première instance par le Tribunal d'arrondissement pour le district de Sierre à une peine privative de liberté de 18 ans pour assassinat, l'accusé a fait appel de ce jugement, concluant à ce que ses actes homicides soient qualifiés de meurtre et à ce que la peine ne dépasse pas 7 ans et demi.
Le Tribunal n'a pas suivi la version selon laquelle l'accusé aurait réagi aux menaces de la victime, et, pris de peur, lui aurait asséné un premier coup de couteau qui aurait débouché sur une dispute avec échanges de coups et issue mortelle. Se fondant principalement sur le témoignage de l'amie ainsi que sur les lésions constatées par les médecins, il a retenu que l'accusé avait commencé à poignarder la victime dès qu'il était entré dans l'appartement, puis qu'il l'avait poursuivie à l'extérieur du bâtiment alors qu'elle tentait de fuir. C'est là que la police découvrira un peu plus tard son corps portant la trace de 14 coups de couteau. L'accusé est ensuite revenu à deux reprises à l'appartement pour tenter de s'en prendre à l'amie de la victime et d'éliminer le principal témoin du drame. Ne parvenant pas à ouvrir la porte que celle-ci avait fermée à clés, il a finalement regagné son domicile de Sierre, après avoir fait disparaître certaines traces du crime
Pour le Tribunal, l'accusé a prémédité ses actes et profité de l'absence de méfiance d'un ami qui ne pouvait imaginer une telle issue quand il lui a ouvert la porte. Il a agi pour un motif futile en intervenant de manière particulièrement brutale, qui plus est devant l'amie de la victime qui était enceinte et qui a aussi été blessée quand elle a tenté de fuir et que l'accusé l'a ramenée par la force dans l'appartement.
Les circonstances du drame dénotent une absence particulière de scrupules qui confère à l'homicide un caractère de gravité particulière lequel justifie la qualification juridique d'assassinat à l'endroit de la victime et de tentative d'assassinat à l'endroit de son amie.
La mère de la victime avait aussi fait appel, estimant que l'indemnité pour tort moral qui lui avait été allouée en première instance ne tenait pas suffisamment compte de l'intensité de sa souffrance. Son appel a été admis et l'indemnité augmentée de 15'000 fr. à 20'000 francs.