Coins de paradis en péril (4/5) : comment régler le problème des voitures au lac de Tseuzier ?
C'est l'effet "POST COVID", les petits coins de paradis sont très recherchés l'été en Valais, au point d'être envahis de voitures. Des touristes éphémères, qui ne viennent que pour la photo. C'est la suite de notre série, direction le lac de Tseuzier à Ayent.

Bienvenue au lac de Tseuzier ! L'endroit idéal pour une balade. La possibilité vous est offerte de faire le tour de ce plan d'eau perché à 1800 mètres d'altitude, posé à flanc de barrage. Ici, de la nature tout autour de vous, un paysage sublime... Et un sentiment de liberté absolu. Alors, lorsque l'on vit une pandémie, que l'on est en semi-confinement et que les beaux jours reviennent, forcément on prend le large en Valais. L'an dernier, les touristes sont arrivé en masse dès le début de l'été.
"L'été dernier sur place, il y avait jusqu'à 300, voire 400 voitures" Christophe Beney, président d'Ayent
"Tout à fait, nous avons constaté une nette augmentation du nombre des touristes l'été dernier", explique Christophe Beney, président d'Ayent, commune où se situe le lac de Tseuzier. Rapidement, le site a été débordé. Des voitures qui s'empilent sur place, garées le long de la route qui mène au barrage. "Habituellement, nous pouvons facilement nous accommoder de la situation, lorsque le nombre de voitures est limité à 200", explique le président d'Ayent. "Mais l'été dernier, nous avons constaté que des véhicules étaient garés à la sortie du dernier tunnel. Cela signifie que sur place, il y avait jusqu'à 300, voire 400 voitures... C'est un chiffre important ! Nous n'avons pas aujourd'hui la possibilité de restreindre formellement l'accès, mais nous devons réussir à gérer ce flux, c'est l'une de nos priorités cette année".
Le touriste doit lâcher le volant
Comment procéder ? Première mesure, désengorger la voie d'accès en développant d'autres itinéraires. Plusieurs voies d'accès sont possibles à pied. "Pour que ça marche, il faut que le réseau de chemins pédestres soit amélioré et mis en avant", nous dit Christophe Beney.
Il faut également mettre le paquet sur les transports publics, encore et toujours. Il y a certes la ligne officielle du CarPostal qui dessert l'été la région de Tseuzier. "Il y a également l'offre d'Anzère Tourisme", précise Christophe Beney. "Dans le cadre de sa carte de fidélité, Anzère Tourisme met à disposition, trois fois par jour, des navettes gratuites qui circulent depuis Arbaz, Anzère, qui descendent sur la commune d'Ayent et qui remontent sur Tseuzier. Sans oublier la possibilité de prendre des vélos électriques".
Sur le long terme, des mesures fortes
Il faut donc gérer le flux, orienter et inciter le touriste, ... Mais dans la durée, des mesures fortes seront nécessaires. "Sur le long terme, nous devons trouver un autre mode d'accès. Nous n'allons pas agrandir le parking. Nous pourrions envisager d'autoriser une nombre maximal de voitures sur place. Lorsque le parking est plein, les touristes auraient l'obligation de laisser la voiture à Ayent et prendre les transports public.
"Demander aux gens une contribution pour le parking, c'est envisageable" Christophe Beney, président d'Ayent
Christophe Beney évoque la possibilité de rendre le parking payant. "Je pense que c'est tout à fait envisageable, une fois que la situation des parkings sera améliorée, de demander aux gens une petite contribution pour le parking de leur véhicule. Les gens seront tout à fait d'accord de payer cette petite obole", conclut le président d'Ayent.
Le tourisme "à la minute" doit être combattu
C'est un défi pour les communes qui possèdes de tels joyaux. Des lieux sublimes qui, soyons francs, ne rapportent pas beaucoup financièrement. Le tourisme "à la minute", venir en voiture le plus près possible, prendre une photo et repartir, doit être combattu nous disent les présidents des communes concernées. Il en va de la survie de ces petits coins de paradis. A écouter ci-dessous :
Au travers du lac de Tseuzier, Christophe Beney veut mettre en avant l'ensemble d'une région, celle du Rawyl : "Nous avons quatre bisses sur la commune. Nous devons les valoriser. Je rappelle que l'effigie du billet de cent francs est l'un de ces bisses, c'est une attraction en soi", sourit Christophe Benet. "Avec Lens, Icogne et Crans-Montana, les communes situées de l'autre côté du barrage, nous devons nettement mieux exploiter cette fortune que sont les bisses. Il y a une vraie réflexion à avoir concernant ce réseau. Au final, c'est une vision globale de la région du Rawyl qu'il faut avoir et non pas celle du barrage de Tseuzier uniquement".
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