Chantage, humiliation : la Valaisanne Alia Guindi dénonce l'organisation Miss Univers Suisse
La Valaisanne Alia Guindi déchante après son titre de Miss Univers Suisse. Élue en septembre dernier pour porter les couleurs helvétiques à Miss Univers, la Fuilleraine brise le silence sur Rhône FM. Et elle n'y va pas par quatre chemins.

Loin des paillettes, strass et des projecteurs, les reines de beauté vivent dans un milieu parfois sombre. C’est du moins l'expérience vécue cette année par la Valaisanne Alia Guindi. Elue en septembre 2022 Miss Univers Suisse pour représenter le drapeau rouge à croix blanche à Miss Univers, la Fuilléraine de 19 ans brise l’omerta. Et c’est assez rare dans le milieu. «J’ai vécu un rêve et un cauchemar à la fois», lance d'emblée Alia Guindi. «Un rêve parce que le monde des miss est un rêve pour moi depuis petite et un cauchemar parce qu’au niveau humain, ce n’était pas du tout correct», poursuit la Valaisanne. La reine de beauté attaque frontalement, et sans sourciller, l’organisation de Miss Univers Suisse, créée l’an dernier pour sélectionner la fille qui participe à l’élection de Miss Univers. «Je veux simplement mettre en garde les futures candidates qui voudraient s’inscrire à ce concours», se justifie Alia Guindi pour expliquer sa démarche. Celle qui a déjà plusieurs concours de beauté à son actif précise. «J'ai participé à Miss francophone en 2021 et ça s'est bien passé. J'ai toujours des contacts avec les membres de l'équipe. C'est vraiment le concours Miss Univers Suisse qui pose problème»
Physique mis à rude épreuve
Dans un long entretien accordé à Rhône FM, Alia Guindi tacle premièrement les conditions de travail au sein de Miss Univers Suisse : Manque de sommeil, répétitions à rallonge et absence d’eau pendant les entraînements. Autre pierre d’achoppement : les talons. «A l’élection de Miss Suisse Univers, on était obligées de porter des talons tout le temps. On devait faire des bains d’eau froide le soir avant le coucher tellement on avait mal aux pieds», rajoute Alia Guindi. «La direction nous disait qu’on devait porter des talons pour nous habituer à Miss Univers, alors que lors du concours, personne ne portait en permanence des talons», poursuit la Valaisanne. Contactée, une autre finaliste du concours se confie aussi. «Certaines filles ont terminé les répétitions en pleurs. Il n’y avait aucun soutien de la part de la directrice. Elle menait les entraînements de manière militaire», précise cette Romande, sous couvert d'anonymat.
A plusieurs reprises, la direction du concours de beauté aurait même exigé qu’Alia Guindi perde du poids et se rende au fitness quatre fois par semaine à Lausanne. Faux, rétorque la directrice de Miss Univers Suisse, Lina Poffet. «On lui a simplement mis un abonnement à disposition chez un partenaire. Mais on ne lui a pas demandé de perdre du poids», se défend-elle.
Emploi du temps hors norme
Depuis son sacre en septembre 2022, et pour préparer le concours de Miss Univers en janvier 2023, aux Etats-Unis, Alia Guindi a mis de côté ses études à l'Ecole de culture générale, filière sociale, pour une année sabbatique. La Fuilléraine a juste conservé quelques coachings de danse pour ses revenus personnels. «On me demandait parfois de venir à la minute à Lausanne. Je suis professeure de danse, je ne vais pas laisser mes élèves en plan au milieu du cours», dénonce-t-elle. «J’ai eu une fois quatre appels manqués en quatre minutes. C’est lourd comme situation». La directrice de Miss Univers Suisse reconnaît ses appels répétés mais nie tout harcèlement téléphonique. «Si j’ai envie qu’elle vienne à un événement, j’essaie, j’essaie de la joindre», conçoit Lina Poffet. «Je l’appelle pour lui demander de participer à certains événements avec nos partenaires mais elle ne répond jamais au téléphone», assène-t-elle.
Alia Guidni dénonce également des voyages organisés la veille du départ. Et de citer l'Espagne et la Colombie. «J’ai reçu un soir un coup de téléphone de la directrice pour m’informer que je partais le lendemain matin pour un voyage. J’ai préparé mes affaires en vitesse et je suis partie. C’est quand même mieux d’être avertie plus en amont pour préparer sa vie d’à côté, n'est-ce pas», questionne Miss Univers Suisse.
Humiliation publique
Point d’orgue du conflit qui oppose Alia Guindi à sa directrice : le voyage en Indonésie. La Fuilléraine dénonce des humiliations publiques, des insultes et des coups de pression après un désaccord sur des vêtements à porter sur place. «Elle m’a humiliée devant tout le monde en disant que j’étais une menteuse et qu’elle allait me dénoncer à l’organisation de Miss Univers», se rappelle, émue, Alia Guindi. «C’est tout faux», rétorque Lina Poffet, reconnaissant tout de même un conflit avec Alia Guindi en Indonésie au sujet de tenues vestimentaires.
Finaliste du concours de Miss Univers Suisse, la Romande, contactée par Rhône FM, apporte un éclairage. «La directrice manipule les gens. Elle essayait de monter les miss les unes contre les autres», se souvient-elle.
Menace de destitution
De retour en Suisse, les relations entre Alia Guindi et Lina Poffet se sont encore détériorées. La directrice de Miss Univers Suisse aurait menacé à plusieurs reprises la Valaisanne de destitution, au profit de la première dauphine. «C’est très lourd à porter et ça ne fait pas plaisir d’entendre ça», souffre Alia Guindi. Lina Poffet met en avant, elle, le contrat qui lie la miss à son organisation. «Elle a signé un contrat. On a des partenaires. Il ne faut pas s’inscrire à un concours comme ça. Les candidates connaissent les conditions. Et Lina Poffet d’ajouter. «Alia est très jeune. Dans les concours de beauté, il y a des règles à respecter.»
Alia Guindi rendra son titre d’ici l’automne lors de la prochaine élection de Miss Univers Suisse. «Si je n'avais eu le caractère pour résister, j'aurais pu finir en dépression», conclut amèrement la Valaisanne.
Les articles les plus lus
Barthélémy Constantin : "Je vais donner les armes à Didier pour regagner un trophée avec lui"

Incidents en marge des finales de Coupe : l’AVF dépose une plainte et annonce des sanctions

Grimisuat fait appel à des éducateurs pour aider les familles en difficulté
