Carnaval: ses confettis, ses costumes, ses Guggens et?. ses mains aux fesses
Et si les responsables de bar, bénévoles et autres professionnels de la fête étaient briefés pour faire face au harcèlement sexuel?
Et si les responsables de bar, bénévoles et autres professionnels de la fête étaient briefés pour faire face au harcèlement sexuel? Au sortir de carnaval, certaines et certains l'espèrent. Du côté de la foire du Valais, on tente un premier pas avec une charte prévue pour 2020.
Des mains baladeuses, des remarques sur le physique, un verre payé dans l'espoir de bien plus: certaines personnes n'en veulent plus. A l'image de Mathilde Mottet, membre de la jeunesse socialiste du Valais romand qui distribuaient des flyers à carnaval en ce sens. En 2019, Martigny, Monthey et Sion acceptaient un postulat (non contraignant) demandant une étude et des mesures concrètes pour enrayer le phénomène du harcèlement de rue. Les réponses des trois villes étaient similaires: pour l’instant, une analyse régionale coûte trop cher selon les autorités, mais des formations, de la prévention et de la sensibilisation sera mis en place. Rien de très tangible, selon la jeune montheysanne surtout en comparaison avec des mesures prises dans d'autres cantons. On peut citer par exemple la ville de Genève qui a octroyé un financement de 193’000 francs pour un plan contre le harcèlement: une démarche qui inclut une formation personnalisée pour les différents bénévoles et autres responsables lors de manifestations importantes.
«Par exemple, imaginons, je suis dans un bar...»
D'autres exemples sont à chercher du côté de Fribourg. Une association a mis en place la charte Aretha. Elle garanti au personnes victimes d’harcèlement d’être prises en charge dans des situations dérangeantes. «Typiquement, si je suis dans un bar, illustre Mathilde Mottet, que je me retrouve avec quelqu’un qui fait des remarques... que je me sens particulièrement inconfortable, je peux me tourner vers n’importe qui du personnel et lui demande «puis-je voir Aretha». C’est un signal pour que je sois prise en charge et pour que je sois sortie de cette situation.» Pour la jeune femme, ce genre de stratégie ne peut pourtant marcher que si les situations de harcèlement sont reconnues au préalable par les autorités.
Une nouvelle charte de bienveillance à la foire du Valais
Retour du côté du Valais: mettre en place une quelconque lutte contre le harcèlement de rue pendant le carnaval de Sion n’était pas une priorité pour la Commune. A Monthey, contacté, Charly Vernaz, président du comité d'organisation du carnaval le dit également: non, rien de spécifique concernant cette problématique n'a été mis en place. «Je compte néanmoins sur les forces de l’ordre. J’espère qu’elles font leur travaille consciencieusement.» Stéphane Coppey, président de la ville n'exclut pas qu'un dialogue sur la question soit prochainement ouvert avec les responsables de la manifestation. Mais pour l'instant, il renvoie les potentielles plaintes à l'adresse harcelementderue@monthey.ch.
Du côté des grandes manifestations valaisannes, aucune ne semble donc mettre cette question sur le haut de la pile. David Genolet directeur général du FVS group qui s'occupe de la Foire du Valais précise néanmoins qu'une charte de bienveillance sera instaurée en 2020 pour les exposants et les visiteurs. Le règlement précisera que tout le monde est bienvenu sans distinction raciale ou d'orientation sexuelle.