3 semaines pour répondre à une demande de suicide assisté ? Les médecins valaisans s'insurgent
Le débat, passionné, sur le suicide assisté dans les maisons de retraite est de retour au parlement valaisan.
Le débat, passionné, sur le suicide assisté dans les maisons de retraite est de retour au parlement valaisan. La révision de la Loi sur la santé sera traitée en mars prochain. Un point crispe particulièrement les médecins valaisans.
Dans le cadre de ses travaux, la commission de 2e lecture vient de publier ses conclusions. Dans le texte, un point peut surprendre : on apprend qu'après la demande du patient de mourir, le médecin concerné aura trois semaines au maximum pour répondre par écrit. Fabien Schafeitel, vice-président de la commission de 2e lecture, le confirme sur Rhône FM : «Oui la réponse devrait se faire le plus rapidement possible, mais au maximum sous trois semaines». Fabien Schafeitel qui précise : cela concerne le médecin à qui le patient s’est adressé ou, s’il ne veut pas le faire, un autre médecin qui a le droit d’exercer sur le territoire cantonal».
Les médecins valaisans pas d’accord
«Cette mesure n’est pas acceptable», déclare Monique Lehky Hagen, présidente de la Société Médicale du Valais. «Imposer un délai de trois semaines, c’est illusoire. Surtout dans une région comme le Valais où existe la pénurie médicale, où c’est difficile d’avoir des rendez-vous. Qu’un médecin doive se déterminer en un si bref laps de temps, ce n’est pas correct. Il faudrait enlever ça de cette loi, car ce n’est pas professionnel».
«L’assistance au suicide n’est pas une urgence»
Mais pour des personnes qui souffrent et qui souhaitent mourir : trois semaines, n’est-ce pas une urgence ? Monique Lehky Hagen est catégorique : «Non, si quelqu’un décide de mourir pour des raisons permises par la loi, la décision n’est jamais prise en trois semaines». Et la présidente de la Société Médicale du Valais de conclure : «C’est toujours un cheminement que l’on doit faire ensemble, accompagné. Trois semaines, c’est un laps de temps très court, sans aucune justification ! L’assistance au suicide n’est pas une urgence». La révision de la Loi sur la santé sera traitée en deuxième lecture en mars, au Grand Conseil.