Live Actualités Services
Rhône Fm
Podcasts Replays Rhône TV
Podcasts Replays Rhône TV
Publicité
Suisse
Suisse Valais Sport Société Culture Tour de l'Espace Mont-Blanc
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !

Droit de préemption: excellent outil, mais qui doit être très cadré

Politiquement clivant, provoquant des recours à foison, le droit de préemption des collectivités publiques dans le canton de Vaud fait passablement de vagues. Selon un expert, il s'agit d'un "excellent instrument" sur le fond, à condition qu'il soit très bien cadré sur la forme dans son application concrète sur le terrain.

Fond Neutre photo
News ATS, Keystone-ATS
27 janv. 2024, 09:15
/ Màj. le 27 janv. 2024 à 10:15
Le droit de préemption offre aux collectivités publiques vaudoises, situées dans des régions en pénurie de logements, la possibilité d'acquérir de manière prioritaire un bien-fonds bâti ou non bâti sur le point d'être vendu à un privé pour développer des logements d'utilité publique (photo prétexte) Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le droit de préemption offre aux collectivités publiques vaudoises, situées dans des régions en pénurie de logements, la possibilité d'acquérir de manière prioritaire un bien-fonds bâti ou non bâti sur le point d'être vendu à un privé pour développer des logements d'utilité publique (photo prétexte) Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT © KEYSTONE

Le droit de préemption offre depuis 2020 aux collectivités publiques vaudoises, situées dans des régions en pénurie de logements, la possibilité d'acquérir de manière prioritaire, donc de force, un bien-fonds bâti ou non bâti sur le point d'être vendu à un privé pour développer des logements d'utilité publique (LUP). Il ne s'agit pas d'une expropriation, mais d'un achat respectant les conditions fixées entre le vendeur et l'acheteur initialement prévu.

En clair, le canton ou une commune ont le pouvoir de "s'imposer" face à d'autres acteurs du marché, immobiliers ou économiques, mais en suivant des critères stricts établis par la loi sur la protection et la promotion du parc locatif (LPPPL) et son règlement d'application. Un droit introduit dans la LPPPL acceptée en 2017 à 55,5% par le peuple vaudois, après d'âpres débats au Grand Conseil.

"Un droit de substitution"

"C'est un droit de substitution qui est une restriction relativement importante de la propriété privée. Pour que cette restriction soit la plus proportionnée possible, il faut que la loi dise clairement dans quel but les collectivités publiques peuvent exercer leur droit de préemption", explique José-Miguel Rubido, professeur de droit à l'Université de Lausanne et spécialiste du droit de préemption.

"Or, le but de la loi est clairement de favoriser la création de LUP" (logements subventionnés, protégés, pour étudiants ou à loyer abordable), affirme-t-il. "Le droit de préemption est donc un excellent instrument de planification et d'aménagement du territoire pour les collectivités publiques", estime l'expert.

"Cet outil se justifie à condition que son exercice fasse l'objet de transparence et qu'il soit issu d'un processus démocratique", souligne M. Rubido. "Il est important que les collectivités publiques n'utilisent pas ce droit pour s'approprier et maîtriser un territoire, une parcelle-clé, dans l'idée d'agrandir purement et simplement leur parc immobilier, ou pour faire de la spéculation".

"Ni la LPPPL ni le droit de préemption n'ont pour objectif de faire des collectivités publiques des promoteurs ou agents immobiliers", insiste le professeur. "Et à l'inverse, ils n'ont pas été créés non plus pour que celles-ci les utilisent afin de lutter contre la spéculation immobilière privée".

Avoir les crédits nécessaires

La nouvelle disposition ajoutée mi-novembre par le Conseil d'Etat dans la loi ne choque pas M. Rubido. Celle-ci impose à la commune de détenir les fonds nécessaires à l'acquisition d'un bien-fonds et, ainsi, d'en être propriétaire avant de procéder à une adjudication publique lorsqu'elle entend mettre le bien à disposition d'un tiers.

"Exercer le droit de préemption sans avoir les crédits nécessaires n'est juridiquement pas envisageable. En effet, dans un acte de vente, l'engagement de l'acheteur, auquel se substitue la collectivité publique, est justement le paiement du prix. Comment respecter cet engagement si, au moment de l'exercice de son droit, la collectivité n'a pas encore obtenu les crédits", soutient-il.

"Et d'un point de vue plus politique, l'obtention des crédits est un excellent garde-fou pour la démocratie. Cela signifie qu'ils ont fait l'objet d'un débat au législatif", complète-t-il.

Ce n'est pas l'avis de l'Association de défense des locataires (ASLOCA) Vaud, qui a déposé mi-décembre une requête à la Cour constitutionnelle du canton de Vaud contre cette modification. Elle craint une "limitation" pour les communes d'exercer leur droit de préemption et même "le démantèlement d'un outil social".

Clivage gauche-droite

A droite et dans les milieux de l'immobilier, les critiques sont multiples: interventionnisme public, atteinte à la garantie de la propriété privée, absence d'adjudication publique lors de la cession d'un bien-fonds, revente directe à une coopérative, pures opérations financières, recours longs et coûteux.

"Là où le bât blesse, c'est lorsque le processus n'est pas assez démocratique et transparent au moment de la revente et de la délégation de la gestion à un tiers, une société coopérative par exemple", remarque M. Rubido.

Mais sinon, selon lui, il n'y a aucun souci à confier pour des raisons pratiques la gestion d'un terrain ou d'un immeuble à un tiers tant que le but premier est de créer des LUP. Et non pas de simplement faire de l'argent en profitant par exemple du rendement d'un droit de superficie.

Sur le côté politiquement clivant de ce droit, le professeur rappelle qu'on est face à une opposition classique entre une politique libérale, qui protège les libertés individuelles, et une politique solidaire, qui protège la collectivité.

News ATS
Tags de l’article
Suisse

Les articles les plus lus

Incidents en marge des finales de Coupe : l’AVF dépose une plainte et annonce des sanctions

Deux semaines après les incidents en marge des finales de Coupe valaisanne, l’AVF a communiqué les sanctions prises par la commission de jeu et fair-play. Matches de suspensions et amendes ont été prononcés. Les équipes juniors des clubs concernés seront privées de Coupe valaisanne pour deux ans.
10.06.2025 - 10:44
Image d'illustration
1

A Blatten, 121 habitants sur 300 ont un Magic Pass ; la coopérative débloque de l'argent

Nouvel exemple de solidarité avec Blatten. Le Magic Pass, très répandu auprès des habitants du village, fait un geste envers la commune et la population.
10.06.2025 - 13:58
Une vue aérienne de la rivière Lonza après la catastrophe de Blatten
2

Barthélémy Constantin : "Je vais donner les armes à Didier pour regagner un trophée avec lui"

Un peu plus de deux semaines après la fin de la saison 2024/2025, le FC Sion a déjà le regard tourné vers le prochain exercice. Invité de notre émission Zone Mixte ce dimanche, son directeur sportif Barthélémy Constantin a fait le point sur le mercato et les nouvelles ambitions du club.
08.06.2025 - 18:00
Barthélémy Constantin et Didier Tholot s'apprêtent à entamer leur troisième saison consécutive avec le FC Sion.
3

Le vignoble valaisan lutte contre la flavescence dorée

La lutte contre la flavescence dorée s’intensifie en Valais. Depuis lundi et pendant deux semaines, certains vignobles infectés feront l’objet de traitements. Particularité de cette campagne : les opérations se dérouleront de nuit.
11.06.2025 - 07:49
Flavescence dorée
4
Publicité
Votre publicité ici ? Contactez-nous !
Habits - TOVE LO
Habits
TOVE LO
rhône FM
Rhône Fm
NaN rhône FM
Habits
TOVE LO
©  Rhône FM 2023  •  DéveloppementPowered by iomedia