Richard Chassot, boss du Tour de Romandie: «Le Valais, c’est une obligation pour nous!»
Le Tour de Romandie, 76ème du nom, se tiendra d’ici une quinzaine de jours. Cette édition 2023 fera la part belle au Valais qui accueillera à deux reprises le peloton, lors du prologue et de l'étape-reine.

Les contours de la 76ème édition du Tour de Romandie sont connus. Dans deux semaines, plus de 150 coureurs répartis dans 22 équipes s’élanceront sur les routes de la boucle romande. Au programme durant les six jours d’épreuve: 690 kilomètres de course pour 12'900 mètres de dénivelé positif. Cette cuvée 2023 mettra à l’honneur le Valais puisque le peloton empruntera à deux reprises les routes de notre canton: lors du prologue le mardi 25 avril au Bouveret et lors de l’étape-reine entre Sion et Thyon 2000 le samedi 29.
«Faire un prologue au bord d’un lac, proche d’un port, ce n’est pas forcément la première image que l’on se fait du tourisme valaisan.» Richard Chassot, directeur général du Tour de Romandie
«Le Valais, c’est une obligation pour nous!», s’exclame le directeur général du Tour de Romandie Richard Chassot. «Je crois n’avoir fait l’impasse dessus qu’à une seule reprise. Cette fois, ce sera particulier avec un départ donné dans ce canton mais dans un lieu pas forcément «typé» valaisan. Faire un prologue au bord d’un lac, proche d’un port avec un temps je l’espère estival, ce n’est pas forcément la première image que l’on se fait du tourisme valaisan», sourit-il. «On souhaitait justement casser cette image: le Valais ce n’est pas que de la montagne.»
Un prologue «sprint»
Pour le prouver, les organisateurs ont misé sur un tracé très plat, un véritable sprint d’un peu moins de 7 kilomètres qui devrait à priori profiter à un coureur puissant. «Ce sera un vrai test pour les grimpeurs», se projette le boss de l’épreuve. «Ils devront limiter la casse pour éviter de se retrouver distancés au général dès ce premier jour de course. Normalement, on met sur pied un prologue plus technique, sur lequel on ne perd au pire qu’une dizaine ou une quinzaine de secondes. Là, ce sera bien différent. Ça changera des habitudes sur le Tour de Romandie.»
Après avoir accueilli une arrivée et deux départs d’étape dans le passé, le Bouveret sera donc le théâtre du prologue de cette édition 2023 du Tour de Romandie. Président de la commune de Port-Valais, Pierre Zoppelleto explique ce qui l’a motivé à recevoir la boucle romande cette année.
«Les contraintes pour mettre sur pied ce prologue au Bouveret ont été énormes.» Richard Chassot, directeur général du Tour de Romandie
Permettre au village lacustre de lancer cette 76ème édition de la boucle romande ne s’est pas fait sans efforts. «Les contraintes ont été énormes», relève Richard Chassot en référence au peu de routes à disposition et à la problématique du trafic frontalier sur place. «Nous voulions donner quelque chose au président Zoppelleto, il le mérite pour son enthousiasme depuis plusieurs années. Le prologue nous semblait l’option la plus réalisable. Cela aurait été plus compliqué avec une arrivée massive. Reste que le cahier des charges est énorme. Il faut trouver le bon tracé, bloquer le trafic pendant trois, quatre voire cinq heures. On espère que tout se passe bien mais cette journée risque d’en étonner plus d’un.»
Thyon 2000: l’Alpe d’Huez valaisanne
Après cette mise en bouche sur les rives du Léman, le plat de résistance de ce Tour de Romandie 2023 se dégustera donc dans le Valais central avec l’étape-reine entre Sion et Thyon 2000. Une étape appelée à devenir un véritable classique et qui est régulièrement comparée à la mythique Alpe d’Huez sur le Tour de France. «C’est une tradition pour nous. Chaque deux ans au minimum, nous revenons à Sion», indique Richard Chassot. «Lorsque l’idée d’une arrivée à Thyon 2000 a été mise sur la table, on a d’abord été réticents. On s’est dit qu’il faudrait prévoir un plan B avec une arrivée à Sion en cas de forte chutes de neige au sommet. Mais aujourd’hui, on est très contents de pouvoir contribuer à la promotion de cette station. De plus, on voulait avoir une référence sportive de cette ascension. Elle se fera inévitablement avec le temps. Les cyclotouristes pourront prendre les chronos du Tour de Romandie comme point de comparaison lorsqu’ils entreprendront eux aussi cette montée durant l’année.»
L’étape-reine entre Sion et Thyon 2000 commence gentiment à se faire une place de choix dans le programme du Tour de Romandie. Le peloton masculin l’avait déjà emprunté en 2021 avant d’être imité par son homologue féminin l’automne dernier. À chaque fois, la météo avait joué les trouble-fêtes avec notamment une arrivée dantesque au sommet il y a deux ans. Président du comité d’organisation de cette étape valaisanne, Michel Rey espère cette fois pouvoir compter sur un coup de pouce venu du ciel.
«Ce n’est pas le terrain qui fait la différence mais plutôt l’attitude des coureurs.» Richard Chassot, directeur général du Tour de Romandie
Il y a douze mois, le coureur martignerain Sébastien Reichenbach avait regretté au micro de Rhône FM un Tour de Romandie pas assez ouvert, lors duquel les mouvements n’étaient pas assez nombreux. Plusieurs observateurs avaient, eux, relevé le manque d’attaques lors de l’épreuve reine entre Aigle et Zinal. Richard Chassot et son équipe y ont-ils pensé au moment de mettre sur pied le programme de cette 76ème édition? «Vous savez, moi je pars du principe que même sur du plat, il y a la possibilité d’attaquer», soupire-t-il. «Tout est une question de mentalité. Je ne pense pas que cela a à voir avec le parcours. Après, chaque équipe a sa propre stratégie qui peut s’avérer gagnante comme perdante. Sébastien (ndlr: Reichenbach) peut très bien attaquer au pied de la montée de Thyon et gagner avec deux minutes d’avance comme accuser un gros coup de mou et prendre dix minutes dans les dents. Il y a des risques à prendre ou à ne pas prendre mais encore une fois, ce n’est pas le terrain qui fait la différence mais plutôt l’attitude des coureurs.»
Le Tour de Romandie, 76ème du nom, débutera donc par le prologue au Bouveret le mardi 25 avril. Rendez-vous le samedi 29 pour l’étape reine entre Sion et Thyon 2000. Outre Sébastien Reichenbach sous les couleurs de la formation Tudor, un autre Valaisan sera en lice: le Martignerain Antoine Debons qui courra pour l’équipe de Suisse. Simon Pellaud (Tudor également) ne figure lui pas dans la liste - provisoire - des participants.
Directeur technique du Tour de Romandie, Bernard Bärtschi, qui œuvre désormais en tandem avec son fils Pascal, est en charge de dessiner les différents parcours de la boucle romande. Et il ne cache pas que le Valais lui offre un vaste terrain de jeu.