Musa Araz: «En matière de frustration, on a de l’expérience»
Transformer la frustration née de sa dernière sortie en motivation pour le rendez-vous capital à venir. C'est la mission à laquelle doit s'atteler le FC Sion qui joue une partie de son avenir en Super League samedi face à Winterthour.

Plusieurs jours plus tard, la pilule peine toujours à passer. Dimanche dernier au Letzigrund, le FC Sion a perdu deux points. Autant qu’il a concédé de pénaltys ayant permis au FC Zurich d’arracher le nul (2-2). Le second, dicté par l’arbitre pour une prétendue faute de Musa Araz et confirmé après consultation de la VAR malgré le fait que le milieu de terrain touche le ballon avant son adversaire, est le principal motif d’agacement des Sédunois. «La frustration est le bon mot pour résumer notre état d’esprit à la fin du match», soupire le Fribourgeois de Tourbillon. «Lorsqu’on revoit les images, c’est une évidence qu’il n’y avait pas faute. Il est donc légitime de ressentir de la colère», estime pour sa part David Bettoni.
«Nous serions des perdants d’affirmer que nous sommes neuvièmes du classement car nous avons été volés toute l’année et que nous avons eu de la malchance avec les blessés.» David Bettoni
Présents devant la presse jeudi en milieu de journée, l’entraîneur et le numéro 20 ont ainsi brièvement évoqué la rencontre passée avant de rapidement se projeter sur celle, très importante, à venir. «Revenir en arrière ne sert à rien», affirme le technicien tricolore. «Nous serions des perdants d’affirmer que nous sommes neuvièmes du classement car nous avons été volés toute l’année et que nous avons eu de la malchance avec les blessés. L’équipe a très bien compris ce message. Elle a switché dès la reprise des entraînements mardi.»
Des décisions discutables qui ont déjà couté cher
Reste que si l’équipe sédunoise n’a de loin pas eu un rendement suffisant durant une bonne partie de la saison, plusieurs décisions contestables ont inévitablement eu une influence sur le résultat de plusieurs rencontres face à des concurrents directs. Citons notamment, de manière non-exhaustive, un pénalty accordé à Winterthour pour une «faute de dos» de Poha lors du premier duel entre les deux équipes, un autre non-accordé à Itaitinga en février face à Zurich à Tourbillon et deux buts refusés, toujours face au FCZ en Valais, à la fin octobre. «Disons qu’en matière de frustration, on a de l’expérience», déclare, amer, Musa Araz. «On a tellement connu ça qu’aujourd’hui, on arrive à passer dessus plus rapidement. Avec le temps, tu arrives plus facilement à le prendre comme une motivation pour la suite. On est conscient de ce qui risque de nous tomber dessus donc on doit en faire encore plus. Si on y parvient, l’arbitre peut siffler tout ce qu’il veut, plutôt que 2-2, le match risque de finir 3-2 pour nous.»
«Ce match face à Winterthour sera le plus dur de l’exercice sur le plan émotionnel.» David Bettoni
Si la rencontre de ce samedi face à Winterthour venait à se terminer par un succès, le FC Sion ferait un premier pas important - à défaut d’être décisif - vers le maintien. Il compterait alors cinq points d’avance sur le néo-promu. «Ne sous-estimons pas cet adversaire», prévient David Bettoni. «C’est une équipe qui joue bien au ballon, qui est difficile à manœuvrer. Il ne faut pas oublier qu’elle nous a déjà pris sept points sur neuf possibles cette saison. Ce match sera pour moi le plus dur de l’exercice sur le plan émotionnel. Je sens dans l’environnement du club une certaine fatigue qui est logique après une année difficile et beaucoup de déceptions. Il faudra être forts et prêts à jouer un match très éprouvant au niveau des émotions.»
La série noire: neuf matches sans victoire à Tourbillon
Si les Sédunois espèrent prendre leurs distances avec la barre et s’offrir un petit bol d’air au classement, il leur faudra vaincre les séries. Celle qui dit donc qu’ils n’ont toujours pas gagné face à Winterthour cette saison. Celle, aussi et surtout, qui les voit courir après une victoire à domicile en championnat depuis neuf matches, ponctués de deux nuls et sept défaites. «Malgré ces résultats très décevants, les gens continuent à venir au stade nous soutenir», relève Musa Araz. «Le moment est venu de leur rendre quelque chose. Si on donne tout, si on répète ce que l’on a bien fait lors de nos dernières sorties, je ne vois aucune raison que ça ne passe pas. En tout cas, je peux vous l’assurer: il n’y a aucun blocage à Tourbillon.»
«Safarikas travaille plus que tout le monde au sein du club. Il a un profil de numéro 1.» David Bettoni
Pour ce match très important à venir dans la course au maintien, David Bettoni est donc contraint de jongler à nouveau avec un lot impressionnant de joueurs indisponibles. Heinz Lindner et Kevin Fickentscher sur le flanc, Alexandros Safarikas vivra notamment sa première titularisation en Super League en prenant place entre les poteaux de Tourbillon. «Je n’ai aucune inquiétude le concernant», affirme le technicien tricolore. «Il est prêt. C’est un immense professionnel. Il travaille plus que tout le monde, peut-être même plus que moi, au club. C’est un gars qui parle beaucoup à l’entraînement, qui a de la personnalité. J’ai même envie de dire qu’au fond de lui, il a un profil de numéro 1. Je n’ai pas besoin de lui faire de grands discours avant cette première. Tout ce que je lui ai dit c’est de prendre du plaisir, d’être performant…et de ne pas prendre de buts bien sûr!»