Un derby valaisan sous haute tension en 2e ligue interrégionale

Sacrée championne de 2e ligue la saison dernière, l'US Collombey-Muraz a retrouvé une division qu'elle avait quittée en... 2013. Une attente interminable pour un club qui a raté à de multiples reprises son ascension en 2e ligue interrégionale. La promotion enfin en poche, l'USCM a vécu un été mouvementé, avec un changement d'entraîneur et une nouvelle présidence. Après quatre ans au service du club, Ronald Parvex avait décidé de laisser sa place cet été, place qu'a récupéré Fanny Tornay-Vieux. "Ronald Parvex nous avait annoncé l'année dernière qu'il allait quitter la présidence du club. De mon côté, cela faisait trois ans que j'étais membre du comité, entre la planification des matches et la gestion des finances. J'ai donc proposé ma candidature."

Nommée après un vote du comité, Fanny Tornay-Vieux est devenue l'une des rares présidentes au sein du football valaisan. Une nomination pas anodine à quelques mois d'un événement très important pour le football féminin. "Le comité qui était déjà en place voulait absolument que je prenne le poste. Il voyait d'un bon œil qu'une femme reprenne la présidence de l'US Collombey-Muraz en vue de l'Euro féminin 2025 en Suisse." Un changement de présidence, synonyme donc de nouveau chapitre pour la formation collombeyroude. Ce nouveau chapitre s'écrit depuis quelques semaines avec Metin Karagülle, le nouvel homme fort sur le banc de l'USCM.

Pour le FC Martigny-Sports, le constat est presque identique. À la suite d'une promotion en 1re ligue ratée d'un rien la saison dernière, le club du coude du Rhône et David Orlando ont décidé de ne pas poursuivre l'aventure ensemble, laissant ainsi la place d'entraîneur vacante. Une place reprise par un ancien de la maison, en la personne d'Ugo Raczynski. Ce dernier a pris une place prépondérante dans la direction sportive du club, comme l'explique le président du FC Martigny-Sports, Benoît Bender.

Deux nouveaux entraîneurs, pour deux objectifs bien distincts. Collombey-Muraz veut sauver sa peau, tandis que Martigny souhaite jouer le haut de tableau et essayer de faire encore mieux que la saison précédente. Après 10 journées de championnat, le pensionnaire du Stade d'Octodure figure du bon côté de la barre avec une unité d'avance sur son rival cantonal, mais bien loin de ses objectifs initiaux. "C'est compliqué à l'expliquer", soupire Benoît Bender. "Nous n'avons pas de crise particulière, c'est une grande déception au niveau comptable. Dans le jeu, les matches sont très intéressants, il y a un beau niveau de jeu. Il y a une grande frustration d'avoir si peu de points. L'ambiance au sein du vestiaire est bonne, la jouerie aussi. Je suis certain que la route va tourner."

Du côté de l'USCM, le derby de ce mercredi soir sera l'occasion de dépasser son adversaire au classement, une situation qui ne surprend pas sa présidente. "On s'attendait à ces résultats grâce à l'excellent travail de notre entraîneur Metin Karagülle. C'est une personne ambitieuse, généreuse et passionnée de football. Il apporte beaucoup au sein du club, on lui fait entièrement confiance pour la suite de la saison. Pour l'instant, que ce soit les anciens ou nouveaux joueurs, tout le monde montre une belle image de l'USCM sur le terrain", se réjouit-elle.

Si la lutte contre la relégation n'est pas une surprise dans les rangs de l'USCM, elle l'est clairement pour son adversaire octodurien. Si ces mauvais résultats remettent en doute l'objectif prôné en avant-saison, c'est-à-dire de jouer la promotion, ils donnent un message clair à la direction sportive. Le FC Martigny-Sports devra certainement revoir son modèle et repartir sur de nouvelles bases.

Une fois n'est pas coutume, le football valaisan enregistre seulement une ou deux formations en 2e ligue interrégionale. Comme guide de comparaison, Genève et Lausanne en totalisent jusqu'à trois fois plus. Un exemple supplémentaire pointant du doigt le retard accumulé par le football valaisan. Dans le milieu du ballon rond depuis plusieurs années désormais, Benoît Bender connaît désormais parfaitement les lacunes que connaît le Canton par rapport à ses voisins.