Didier Tholot sur le duel au sommet de la Challenge League: "Franchement, je m'en fous de Thoune!"
La qualification pour les quarts de finale de la Coupe de Suisse dans la poche, le FC Sion reprend le chemin du championnat ce dimanche. L'entraîneur Didier Tholot évoque le déplacement à venir du côté de Bellinzone, la bonne forme de son groupe et la lutte à distance avec Thoune au classement.
Après avoir fait le travail en validant sans trembler sa qualification pour les quarts de finale de la Coupe de Suisse mardi soir face aux Genevois d'Onex, le FC Sion se replonge dans la réalité du championnat. Le club valaisan se rend à Bellinzone dimanche pour tenter d'enchaîner un 5ème succès de rang en Challenge League.
Le grand écart en Coupe
"Je retiens de notre rencontre face à Onex le sérieux avec lequel on l'a abordée", affirme l'entraîneur sédunois Didier Tholot. "Même si nous aurions pu faire encore mieux, nous avons pris cet adversaire suffisamment au sérieux pour passer au prochain tour. Avoir tiré YB nous permet de faire le grand écart. Après avoir hérité du plus petit, on choppe le plus gros. Sur un match de Coupe tout est possible mais nous aurons suffisamment le temps d'en reparler."
À raison, le technicien tricolore préfère ne pas s'épancher sur le duel prévu à la fin février face au tenant du titre à Tourbillon. Il concentre toute son attention sur le déplacement à venir du côté de Bellinzone. "Ils se trouvent peut-être en bas de classement (ndlr: 8ème avec 4 points d'avance sur la lanterne rouge Schaffhouse) mais si l'on regarde leurs dernières sorties, on se rend compte qu'ils n'ont plus perdu depuis cinq matches", prévient-il. "Avec deux succès et trois nuls dans l'intervalle, ils ne sont pas dans une dynamique d'équipe à la dérive mais plus d'une formation qui refait peu à peu surface et qui sera difficile à manœuvrer."
Un nouveau jeu de patience à maîtriser?
De l'autre côté du Simplon, les Sédunois se retrouveront dans une situation similaire à celle connue au moment de se rendre à Baden voici deux semaines. Les Argoviens avaient, eux aussi, enchaîné cinq matches sans revers avant d'être fessés 4-0 par Didier Tholot et ses hommes. "Je signe tout de suite pour que le résultat soit le même à la fin", sourit l'homme fort de Tourbillon. "Nous avons bien analysé cette équipe de Bellinzone avec mon staff, on sait très bien à quoi s'attendre. Ils ont emmené Zurich en prolongations mardi soir (ndlr: défaite 0-1), cela prouve leur qualité. La clé, pour ce match comme pour le reste de la saison, sera que l'on garde notre solidité. Jouons avec le cœur, les tripes et la tête comme nous savons le faire. Comme à Baden, nous devrons certainement faire preuve de patience au départ. Il s'agira aussi d'avoir une plus grande qualité technique que face à Neuchâtel la semaine dernière."
Au sortir du derby remporté 1-0 face aux "Rouge et Noir" vendredi dernier, Didier Tholot se réjouissait avant tout d'avoir su prendre les trois points même "en ayant été mauvais". Une semaine plus tard, le Tricolore tenait à apporter une nuance à ses propos à l'occasion du traditionnel point-presse hebdomadaire. "Je dois mesurer ce constat qui m'était sorti à chaud", explique-t-il. "Jouer contre une équipe très regroupée comme l'était Neuchâtel est compliqué. Leur unique but en jouant à cinq derrière était de nous contrer. En revoyant le match à la vidéo, je dois convenir qu'on a plutôt bien maîtrisé toute la rencontre. Nous n'avons pas été si mauvais que je le pensais."
Gare au passage à vide
Le classement après douze journées de Challenge League place Thoune et le FC Sion loin devant la concurrence. À égalité, les deux formations de tête comptent déjà onze points d'avance sur Wil, leur premier poursuivant. "Il est encore beaucoup trop tôt pour parler d'une lutte à deux pour la promotion", estime Didier Tholot. "Malgré un enchaînement de résultats négatifs (ndlr: cinq défaites de rang), Wil est toujours sur le podium. Le foot est une affaire de dynamique et nous sommes conscients qu'un tel passage à vide peut nous guetter si nous ne travaillons pas comme il faut. Ce matelas de onze points est confortable, c'est clair, mais nous devons continuer à avancer comme on le fait. Sans langue de bois, tout ce qui m'intéresse, c'est ce match compliqué qui nous attend à Bellinzone."
Dans la lutte à distance qu'ils mènent avec les Oberlandais, les Valaisans auront l'avantage ou l'inconvénient (c'est selon) de connaître le résultat de leur adversaire direct qui se déplace ce vendredi soir déjà à Aarau au moment d'entrer sur la pelouse du Stadio Comunale. "Je peux vous dire franchement ce que j'en pense?", questionne l'entraîneur sédunois. "Je m'en fous de Thoune! Tout ce qui m'intéresse, c'est nous. Moins nous faisons de faux pas, plus les autres finiront par en faire. Concentrons-nous sur nos propres performances, ce sont les seules choses que l'on peut influencer."
Ni sorcier, ni magicien
Avec vingt-sept points au compteur, le FC Sion a déjà engrangé cinq unités de plus qu'au même stade de l'exercice lors de la saison 2005/2006 qui lui avait permis de retrouver sa place dans l'élite. Didier Tholot compte, lui, plus de succès depuis le début du championnat que les trois entraîneurs (Paolo Tramezzani, Fabio Celestini et David Bettoni) à s'être succédés sur le banc valaisan l'an dernier réunis. "Je ne suis ni un sorcier, ni un magicien. Je suis simplement revenu en Valais avec mes valeurs et mes convictions. J'ai la chance d'être bien suivi depuis le début de la saison par l'ensemble du club, l'ensemble de mon staff et tous mes joueurs."
Si son nom est scandé chaque fin de match par le public sédunois, Didier Tholot ne tirera jamais la couverture à lui-même. Au FC Sion, c'est bien l'union qui fait la force depuis le mois de juillet. À confirmer dès dimanche à Bellinzone.