Parler du décès d'un proche au comptoir: des cafés deuil sont organisés en Valais
Se confier sur la mort d’un ami, d’un conjoint ou d’un parent, autour d’un verre. Henri Roduit, prêtre à la retraite, organise des cafés deuil. Des rendez-vous informels, dans des cadres du quotidien, pour aider les vivants dans leur processus.

Evoquer la perte d’un ami, d’un parent, ou d’un conjoint au bistrot. Henri Roduit, prêtre retraité, organise ce qu’il appelle des cafés deuil. Des rendez-vous informels, donnés dans un décor du quotidien pour évoquer la mort d’un proche.
Parler ou écouter
Le prochain se tiendra mercredi prochain, 18 janvier, à l’Hôtel de Fully, dès 19h30. Sur place, chacun est libre de s’y exprimer, de conter son histoire, que le deuil soit récent ou lointain. Ou d'accueillir les témoignages sans répondre. De son côté, Henri Roduit ne joue pas les modérateurs, mais veille à ce que le respect règne entre les participants.
"Parler de son vécu peut avoir des bénéfice sur l'orateur comme sur la personne qui l'écoute", expose Henri Roduit, organisateur du café deuil. "Le premier met des mots sur son ressenti ou sur les étapes qu'il traverse. Le second prend du recul sur sa propre expérience pour se rendre compte qu'il n'est pas seul dans sa douleur."
Témoignages avant la théorie
Le sociologue bien connu Bernard Crettaz avait lancé en 2004 le concept de café mortel, l’idée étant d’évoquer la thématique de la mort, accoudé au comptoir. Les cafés deuil se distinguent par leur contenu. Le but étant de partager son vécu et de ne pas se perdre dans la théorie.
Mais le cadre du comptoir reste le même et a son importance. "C'est un lieu neutre, loin des cabinets médicaux, du confessionnal et de toute idéologie", argumente Henri Roduit. "Mais plutôt que de se presser au bar dans la foule, on se rencontre généralement dans une salle plus au calme."
Le rire a aussi sa place
Allier le décès d'un proche et l'apéro peut paraitre paradoxal. Le café étant un lieu qui prône plus souvent la détente et le rire. Mais ces réunions ne sont pas dénuées de légèreté assure Henri Roduit. "Bien sûr, certains témoignages sont lourds et il y a des larmes, mais il arrive aussi qu'il y ait des éclats de rires", décrit-il. "C'est aussi ça qui permet de dédramatiser la thématique de la mort, dont on ne parle pas assez."
Les cafés deuil organisé par Henri Roduit rassemble en moyenne entre 10 et 15 personnes, deux à trois fons par année. Plus d'infos sur les dates à henriroduit@gmail.com
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