EducaTerre: les enfants du Chablais auront leur école dans la nature

L'école privée en plein air « EducaTerre », qui ne se déclinait pour l'instant qu'en une seule structure au cœur des vergers à Uvrier, prend de l’ampleur en 2021. Deux nouveautés pour cette année : une école ouvre ses portes pour les petits Chablaisiens dans une ancienne pépinière du côté de Bex, tandis qu’Uvrier s’agrandit pour mettre en place une classe de 6H.

Pour aménager le nouveau lieu, l’association lance un financement participatif. "Nous cherchons environ 20'000 francs. Nous avons besoin de matériel, de cahiers, de crayons, mais également des loupes ou des cordes. Des objets qui nous serviront pour remplir nos objectifs pédagogiques, explique Chloé Schaller, enseignante et co-fondatrice de l'association EducaTerre."

Des objectifs conformes au plan romand d'étude qui permettent à cette école alternative d'être reconnue par les autorités des deux cantons concernés. Cela ne veut pourtant pas dire qu'elle est subventionnée par l'état. "Nous avons de la chance, car les parents nous font confiance et financent l'école au travers des frais d'écolage, remercie Chloé Schaller. Mais c'est vrai qu'en tant qu'enseignante, nous faisons également un effort sur nos salaires". Les coûts pour les parents se situent entre 580 et 700 francs par mois, selon le revenu.

L''objectif: être intégré un jour au cursus standard

Selon Chloé Schaller, et grâce au plan d'étude romand, les enfants qui peuvent facilement passer de cette formation en plein air, à l’école publique, dite standard. Mais pour la co-fondatrice de l'association, l’objectif ultime serait qu'elle soit intégrée dans le cursus officiel, au même titre que les classes bilingues par exemple. "Pour l'instant, nous sommes encore un peu considérés comme des hurluberlus, rigole Chloé Schaller, mais cela changera certainement. Je tiens à dire que nous avons une excellente collaboration avec le canton."

Actuellement, 13 enfants sont inscrits pour cette rentrée chablaisienne, il reste donc 11 places. A noter que dans un premier temps seuls les niveaux de 1H à 4H seront ouverts, contrairement à Uvrier (1H-6H).

Nous tentons de servir l'écologie au quotidien

Protection de la nature, enjeux climatiques, crise environnementale; Chloé Schaller ressent un engouement qui n’est peut-être pas complètement déconnecté des enjeux débattus actuellement dans l'espace public. Elle ne va pourtant pas jusqu'à dire qu'EducaTerre poursuit des buts politiques. "Aujourd'hui, ce sont effectivement de grandes questions. Et oui, au quotidien nous tentons de servir l'écologie. Les enfants transmettront peut-être également leur sensibilité plus loin, revendique l'enseignante. Mais il est évident que je leur laisse leur liberté de penser. La première chose que l'on apprend chez nous, c'est l'esprit critique. À savoir si c'est déjà une forme de militantisme... je me pose la question."

Cinq enseignantes, une enseignante spécialisée, un stagiaire et une aide à la vie sociale travaillent actuellement dans cette école. Intéressées par le concept, plusieurs personnes et organisations venues d'autres cantons ont approché l'association valaisanne.