Val de Bagnes: "On a les moyens et l'argent, mais on a aussi les problèmes qui vont avec"
Dans le cadre de notre série sur les vallées latérales, zoom sur la politique du Val de Bagnes. Depuis un an, les affaires y sont régies par une seule et grande commune, une des plus riches du canton. Mais qui dit plus de richesse dit aussi de plus d’enjeux et parfois plus de difficultés.

On poursuit notre série estivale sur le Val de Bagnes. Avec un épisode consacré cette fois-ci à la politique. Dès la sortie de Sembrancher, jusqu’au barrage de Mauvoisin, le territoire est régi par une seule et grande commune : Val de Bagnes.
Une commune "unie et plus pro"
Cette entité est née le 1er janvier 2021, de la fusion entre Bagnes et Vollèges. Une commune plutôt jeune, donc. Première question posée à son président Christophe Maret : qu’est-ce que ce mariage a déjà apporté aux citoyens et à la vallée ? "L'ex-commune de Vollèges profite déjà de plus gros moyens financiers", analyse celui qui était justement l'édile de Vollèges avant la naissance de Val de Bagnes. "Mais on a surtout des services bien plus efficients, plus professionnels, qui nous ont entre autres permis de classer plus vite cette affaire de constructions illicites de Verbier."
Si la commune cherche encore son rythme de croisière, en étoffant peu à peu le nombre de ses services, elle reste attentive aux activités de ses voisines d'Entremont, notamment celles de Sembrancher, qui marque le carrefour entre les deux vallées. "Pour l'heure, les relations intercommunales fonctionnent assez bien pour qu'il n'y ait pas besoin de reparler de fusion."
Poids financier trop lourd à porter ?
Avec ou sans Sembrancher, Val de Bagnes reste un gros poids lourd dans le paysage cantonal. En termes de superficie, elle n’est rien de moins que la plus grande commune du Valais. Et en termes de finances, c’est une des communes les plus fortunées du canton. On pourrait presque dire la plus fortunée si on s’en réfère à certains chiffres: si dans ses comptes et budgets, Val de Bagnes enregistre moins de charges et de recettes qu’une ville comme Sion ou Martigny, c’est elle qui verse chaque année le plus gros montant lors de la péréquation intercommunale - la péréquation étant ce système d’équilibrage financier entre les communes, qui obligent les plus fortunées à donner aux plus pauvres.
En 2023, Val de Bagnes se délestera de presque 9 millions, au profit de ce fonds commun. A titre de comparaison, l'enveloppe de Crans Montana s'élève à 3,1 millions.
Ses recettes, la commune en tire presque les trois quarts des impôts sur les personnes et des impôts sur les transactions immobilières, selon Christophe Maret. Mais la question, c'est plutôt les conséquences qu'implique une telle fortune. "On a de la chance d'avoir les moyens", reconnait Christophe Maret. "Mais on a aussi les problèmes qui vont avec: les procédures sont plus longues, trainent du pied et accumulent les oppositions. Résultat, on peine à investir ce qu'on voudrait investir."
Image publique à panser
Quand on parle de Val de Bagnes, difficile de ne pas évoquer les différentes affaires qui ont entraîné un dégât d'image pour la commune, que ce soit les constructions illicites de Verbier, ou plus récemment, le départ d’un chef de service, ce printemps. Les autorités en sont bien conscientes et s'activent pour redorer son blason, en plus de toutes les affaires courantes. "On a désormais un service de communication interne et externe", expose Christophe Maret. "Les erreurs du passé ne doivent pas être reniées mais il ne tient qu'à nous de mettre en avant les éléments et dossiers positifs que porte aussi la commune."
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