Agressions sur l'aire de repos d'Ardon : fin d'une affaire rocambolesque
Epilogue dans l’affaire des agressions de l’aire de repos d’Ardon. Deux individus ont été condamnés au terme d’une affaire à rebondissements.

Les deux jeunes à l’origine des agressions sur l’aire de repos d’Ardon fin 2022 ont été condamnés. Le Ministère public (MP) vient de prononcer une ordonnance pénale pour voie de fait, dommage à la propriété, injure et menace. Le parquet a condamné ces deux jeunes hommes – l’un âgé de 18 ans et l’autre de 17 ans – à une peine pécuniaire de 80 jours-amende à 30 francs avec sursis et à 800 francs d’amende. «Je suis très satisfait de la décision qui a été rendue», commente Eric* l’une des victimes. «Ce n’était pas une agression banale mais orientée sur l’orientation sexuelle», poursuit-il.
«Je n’en veux pas à mes agresseurs. On fait tous des erreurs.»
Eric, l’une des victimes de l’aire de repos d’Ardon
Pour autant, la nouvelle norme antiraciste, qui punit depuis le 1er juillet 2020 les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle, n’a pas été actionnée. «L’infraction au sens de l’article 261bis du code pénal, n’a pas été retenue, les faits ne s’étant pas déroulés publiquement», a justifié la procureure en charge du dossier. «Je n’en veux pas à mes agresseurs. On fait tous des erreurs. J’espère que la sanction ne leur portera pas préjudice pour la suite», explique sincèrement Eric.
Dans la peau des victimes
Si la condamnation des deux auteurs met un terme à l’affaire, elle permet aussi un éclairage sur le déroulement des faits. Et là, coup de théâtre. On apprend que les auteurs de l’agression ne sont pas à leur coup d’essai et qu’ils ont été victimes d’une agression sur cette même aire de repos un mois avant de commettre leurs méfaits. Le soir de la Toussaint, ces deux motards se sont arrêtés sur l’aire de repos d’Ardon pour mettre des gants, avaient-ils dit à l’époque. Ils s’étaient alors faits agresser par un individu d’une soixantaine d’années muni d’un pistolet airsoft. Ils étaient parvenus à prendre la poudre d’escampette, appeler la police et porter plainte.
Dans la peau des agresseurs
Mais un mois plus tard, le 11 décembre 2022, les deux victimes du soir de la Toussaint sont retournées sur l’aire de repos d’Ardon pour commettre des agressions. Ils ont attaqué un couple d’homosexuels dans les toilettes. Les victimes sont parvenues à s’enfermer dans une cabine mais ont subi un torrent d’insultes homophobes et des menaces. Elles ont fait fuir leurs agresseurs en appelant la police et ont quitté les lieux. Mais moins d’une heure plus tard, rebelote. Les deux agresseurs ont tendu un véritable guet-apens à une personne présente sur les buttes de l’aire de repos. L’un des deux agresseurs lui a proposé une fellation. Alors que l’acte allait démarrer, le complice a surgi, l’a insulté, lui a jeté un spray dans les cheveux et a balancé une lampe de poche sur ses jambes. Après enquête, la Police cantonale est parvenue à identifier les deux protagonistes. Ils ont donc été condamnés par ordonnance pénale.
* Identité connue de la rédaction