Multiples agressions homophobes sur l'aire de repos d'Ardon : suspects identifiés

La rédaction
de Rhône FM

L’aire de repos d’Ardon Nord a été le théâtre de plusieurs agressions fin 2022. En un mois, trois affaires ont été rapportées à la Police cantonale. Des plaintes ont été déposées. Les auteurs présumés ont été identifiés.

Plusieurs agressions ont eu lieu ces derniers mois sur l’aire de repos d’Ardon. On vous le révélait en novembre : deux motards ont été agressés le soir de la Toussaint par un individu armé d’un pistolet airsoft. Le 11 décembre 2022, rebelote : deux jeunes valaisans d'une vingtaine d'années ont été menacés par deux individus. Les faits se sont déroulés vers 17H30 lorsque les deux victimes se rendaient aux toilettes de l’aire de repos – l’un pour un besoin pressant et l’autre parce qu’il ne sentait pas très bien.

«On a entendu des insultes homophobes. On a eu peur»

Eric, l’une des victimes de l’aire de repos d’Ardon

Alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur du bâtiment, deux individus ont surgi et les ont menacés. «On s’est vite enfermé à l’intérieur d’une cabine de toilette», raconte *Eric, l’une des victimes. «On a entendu des insultes homophobes. On a eu peur», poursuit Eric. Dans un premier temps, les deux agresseurs sont parvenus à déverrouiller la serrure, à enfoncer la porte à l’aide d’un coup de pied et à jeter un spray à l’intérieur de la cabine de toilette.

Aire de repos d'Ardon Nord. Il faisait systématiquement nuit au moment des agressions

Aire de repos d'Ardon Nord

Le compagnon d’Eric est parvenu à refermer la porte. Les victimes ont alors décidé d’entamer une discussion avec les agresseurs. «Je leur ai demandé pourquoi ils nous agressaient», se souvient Eric. «Ils nous ont répondu qu’ils avaient remarqué qu’on était homosexuels. Ils voulaient qu’on sorte des toilettes.» Les victimes ont décidé de contacter la police par téléphone. Ce geste a fait fuir les agresseurs.

«J’ai pris la décision de sortir des toilettes pour essayer de rattraper les agresseurs pour voir leur visage. Mais ils étaient partis», ajoute Eric.

Des suspects identifiés

Contactée, la Police cantonale confirme nos informations. «Une patrouille de police s’est rendue sur place afin d’appréhender ces individus. Mais à notre arrivée, ils avaient quitté les lieux», explique Gaëtan Lathion, porte-parole de la Police cantonale.

Les forces de l’ordre font état en tout de trois agressions en l’espace d’un mois sur cette même aire de repos. Les victimes ont toutes porté plainte. L’audition des suspects est en cours. «Les investigations se poursuivent. Elles vont bon train. Maintenant, il incombe au magistrat instructeur de qualifier les infractions sur la base de l'enquête policière», précise Gaëtan Lathion.

Lors de l’agression du 11 décembre, les agresseurs de l’aire de repos d’Ardon étaient équipés pour en découdre. Selon nos informations, ils portaient un sac, un spray, des outils pour ouvrir la porte et des accessoires pour se dissimuler le visage. L’attirail d’une bande qui écume les aires de repos pour agresser des personnes ? «Il ne faut pas répandre la terreur. Nous n’avons pas rencontré d’autres problèmes similaires sur d’autres aires de repos», rassure Gaëtan Lathion.

* nom connu de la rédaction

Des lieux de rencontre
Les aires de repos sont connues pour les rencontres nocturnes, notamment homosexuelles. Les victimes rencontrées ont assuré être venues sur place pour d'autres motifs. La Police cantonale en profite pour rappeler les règles. «Les aires de repos sont des places publiques. Les rencontres sont permises pour autant qu’aucun désagrément causé par la confrontation à un acte d’ordre sexuel soit commis», précise Gaëtan Lathion, le porte-parole de la Police cantonale.
Didier Morard, Thomas Schürch
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