Cela faisait très exactement 26 jours qu'ils attendaient ça. Depuis le 23 décembre et une rencontre à domicile face à Langenthal qui avait surtout marqué les esprits pour son «incident de la fosse», les joueurs du HC Sierre n'avaient plus griffé la moindre glace de Swiss League. Pour leur retour au jeu ce mardi, ils ont longtemps séché avant de finalement trouver la solution face à Zoug Academy. Score final: 1-0.
Après cette pause forcée de près d'un mois, provoquée évidemment par la cascade de quarantaines vécues par les différentes équipes du championnat, on se demandait bien quel visage présenterait le HC Sierre au public présent du côté de Graben. Face à eux, les hommes de Dany Gelinas retrouvaient certes une formation zougoise relativement modeste mais celle-ci avait au moins l'avantage d'avoir un match dans les jambes (ndlr: victoire 2-1 à Winterthour vendredi). Comme on pouvait le craindre - et en même temps s'y attendre - le manque de rythme des «Rouge et Jaune» s'est fait ressentir, ceux-ci ayant toutes les peines du monde à prendre le dessus sur un adversaire qu'ils précédaient de dix points au classement à l'heure d'entrer dans l'arène. «C'est vrai», concède l'entraîneur Dany Gelinas. «On a manqué de rythme, on a manqué de lucidité devant la cage, on s'est trop précipités. On était un peu rouillés finalement...»
Effectivement peu en réussite face au but adverse, souvent sanctionnés par les arbitres, les Sierrois ont parfois semblé perdre leurs nerfs lors du tiers médian. «C'était exactement ça», reconnaît le défenseur Eliott Meyrat. «En jouant tout le temps à 4 contre 5 tu ne te procures pas beaucoup d'occasions et quand tu les as, tu ne concrétises pas. Forcément, dans ces conditions, la tension commence à monter...»
«On savait que si on ne marquait pas rapidement au 3ème tiers, ça deviendrait compliqué sur la fin.»Eliott Meyrat
Le score étant toujours nul et vierge à l'heure de débuter l'ultime période, une certitude commençait à se dégager: la première équipe qui parviendrait à faire sauter le verrou adverse l'emporterait. Et ça tombe bien, après moins de trois minute dans ce dernier tiers, Yonas Berthoud profitait d'un engagement gagné par Arnaud Montandon pour ajuster la lucarne zougoise et débloquer - enfin - le tableau d'affichage. «Zoug, c'est une équipe de jeunes, des gars qui «grattent» donc on savait que ce ne serait pas facile», poursuit Eliott Meyrat. «On savait que si on ne marquait pas rapidement, ça deviendrait compliqué sur la fin car ils donnent tout. Heuresement, cette réussite de Yonas est tombée au bon moment.»
«Le jeu, le puck, la compétition, regoûter à ça, ça fait vraiment du bien...»Dany Gelinas
Bien conscient que tout n'a pas été parfait dans le jeu de son équipe, Dany Gelinas ne cache pas son bonheur d'avoir enfin retrouvé la compétition...et tout ce qui va avec. «Le jeu, le puck, la compétition, regoûter à ça, ça fait vraiment du bien...Ce n'est probablement pas notre meilleur match, c'est vrai, mais c'était important de revenir avec de bonnes intentions et ça a été le cas ce soir. À partir de là, on peut travailler sur de bonnes fondations, sur quelque chose de solide.»
Et ces trois points font d'autant plus de bien qu'un programme chargé attend les «Rouge et Jaune» ces prochaines semaines. En un mois et demi, soit d'ici à la fin février, ils devraient en principe disputer...16 matches! «Apparemment, l'aspect sanitaire compte plus que la santé physique des joueurs», souffle - amer - Dany Gelinas. «On est dans une ligue professionnelle mais les gars ont une vie en dehors de la glace. Ils ont tous un job ou des études à assumer. Là, pendant deux mois, ils vont surement devoir mettre un petit peu de côté tout ça. En tout cas, ça va être tellement dur que je ne sais pas comment ils vont faire...»
Prochain rendez-vous de ce marathon qui attend désormais le HC Sierre prévu samedi. Ce sera sur la glace du leader Kloten. «Une grosse cylindrée, chez elle, ça va être encore plus difficile que ce soir. Il faudra être solides, disciplinés, pour aller chercher des points là-bas», conclut Eliott Meyrat.