Sion revoit sa politique concernant les taxis officiels : des changements qui font réagir
Sion réorganise la gestion des taxis officiels de la ville : réduction du nombre de concessions et déplacement du nord au sud de la gare. Les professionnels concernés ne se sentent pas respectés. Plusieurs d'entre eux ont fait recours. Le Conseil d'État devra trancher.

La Ville de Sion a décidé de résilier la quinzaine de concessions de type A, à savoir l'autorisation communale permettant aux chauffeurs de taxi d'exercer leur activité et de stationner près de la gare.
La commune a aussi revu à la baisse le nombre de concessions attribuées.
Un appel d'offres a été lancé le 30 juin dernier, non plus pour quinze, mais pour un maximum de huit concessions de ce type.
"L'analyse de mobilité qui a été faite sur le territoire communal de Sion montre qu'il faudrait environ huit concessions A de taxi, pour assurer une offre de mobilité qui soit complète", souligne Cyrille Fauchère, conseiller municipal en charge de la sécurité publique et de la police du commerce.
Le conseiller municipal rappelle que le nombre de concessions doit être en lien avec le nombre de places de stationnement que le territoire peut offrir.
"Suite aux aménagements, à la fois du quartier de la gare, mais aussi de la gare de CarPostal, nous avons été contraints de déplacer ces places de taxi du nord au sud de la gare. Là, nous sommes un petit peu limités par l'espace : nous disposons seulement de quatre à cinq places de stationnement. C'est pourquoi nous avons dû diminuer le nombre de concessions", ajoute encore Cyrille Fauchère.
Ce qui fâche les taxis officiels
Et ce qui fâche, ce n'est pas la réduction du nombre de concessions.
Pour Pierre Mattei, président de l'Association des taxis officiels de la Ville de Sion, passer de 15 à 8 concessions est plutôt une bonne chose, afin de garantir un service de qualité.
C'est surtout le déplacement des taxis du nord au sud de la gare qui pose problème.
"Jusqu'à maintenant, les taxis ont toujours été stationnés du côté nord de la gare, c'est-à-dire directement à la sortie des escalators, juste devant la gare CFF", précise Pierre Mattei.
"Le but de la commune, c'est de nous transférer du côté sud. Le problème, c'est que ce parking sud est petit et chargé aux heures de pointe. Pour nous, cela aura un impact sur notre façon de travailler, mais le gros souci restera surtout la circulation", regrette Pierre Mattei.
Au niveau confort, du côté nord de la gare, les chauffeurs disposent de cafés et d'un petit kiosque, pour les longues heures d'attente.
"Du côté sud, c'est le désert : rien de tout cela, on ne peut même pas se dégourdir les jambes. Cela sera problématique", ajoute encore Pierre Mattei.
De nombreux points restent à définir entre la commune et les taxis officiels de la Ville de Sion, qui n'ont pas rompu le dialogue.
Pour Pierre Mattei, c'est plutôt la forme que le fond, qui pose ici problème.
Plusieurs chauffeurs de taxis ont déjà fait recours contre l'annonce de résiliation des concessions A. Le Conseil d’État devra trancher.