Service hivernal des routes : l'utilisation de la saumure validée par le canton
Après un premier test l'hiver dernier, la saumure, mélange d'eau et de sel, est désormais utilisée par le canton pour dégeler les routes. Elle offre de nombreux avantages, mais permet surtout d'utiliser beaucoup moins de sel.
On parle ici d'un mélange d'eau et de sel.
Cela peut paraître étrange de déverser de l'eau pour dégeler les routes, mais c'est efficace, selon Olivier Zambaz, chef de la Section logistique d'entretien des routes cantonales.
"Notre mélange contient 23% de sel. Cela nous permet de réaliser une économie substantielle, quand on sait que la tonne de sel est à 250 francs et que nous en utilisons 10'000 à 12'000 tonnes chaque hiver en Valais", précise Olivier Zambaz.
"Nous avons testé la saumure l'hiver passé sur les routes cantonales. Mais elle s'utilise déjà depuis 2013 par nos collègues des routes nationales. C'est une solution qui fonctionne très bien et qui peut s'appliquer à différentes altitudes. Seule la température du sol nous limite : elle ne doit pas être inférieure à moins 8 degrés. Mais ce n'est pas très courant en hiver dans notre canton que l'on soit bloqué par ce facteur."
Les avantages de la saumure
Depuis début septembre, 29'000 litres de saumure ont déjà été répandus sur nos routes.
Elle aurait de nombreux avantages : écologique, elle permet de répandre moins de sel dans la nature, mais aussi d'économiser sur les quantités de sel utilisé, dont la tonne est facturée à 250 francs.
La saumure améliorerait également l'adhérence du sel en grains sur la surface de la chaussée, ce qui limiterait son évacuation par le trafic.
Cinq camions ont été équipés pour l'entretien des routes cantonales cet hiver : ils disposent à la fois d'une cuve contenant la saumure, et d'une autre destinée au sel en grains.
Ce sont les cantonniers qui décident
Il s'agit de déverser la saumure sur les routes avant les chutes de neige. Et pour décider à quel moment le faire, les cantonniers utilisent des outils très précis.
"Nous avons des systèmes de mesures comme ceux que l'on trouve sur les autoroutes. Ils nous permettent de mesurer la température de l'air, du sol, le taux d'humidité et les précipitations", explique Olivier Zambaz.
"C'est un outil d'aide à la décision pour nos cantonniers : ce sont eux qui déclenchent l'intervention des concessionnaires (NDLR. les entreprises qui mettent à disposition des machines et du personnel pour le déneigement), soit pour mettre du sel, soit pour déneiger la route."
Le plus grand défi de l'entretien des routes cantonales, selon Olivier Zambaz, est de toujours avoir du sel en quantité suffisante.
"Pour l'approvisionnement, nous avons quatre points principaux qui sont Charrat, Sion, Sierre et Brigue. Là, nous avons une capacité de production de 150'000 litres de saumure. Et nous disposons également de silos pour le prélèvement rapide de sel" , précise Olivier Zambaz.
Dix silos mobiles
Le canton dispose également de dix silos mobiles de 27 tonnes. Ils permettent d'éviter des déplacements en plaine pour les approvisionnements dans les vallées. Ces silos sont répartis dans différents endroits du canton.
"À côté de cela, en partenariat avec certaines communes, nous avons cinq silos d'une capacité de 180 tonnes. Ils nous permettent aussi d'éviter de revenir chaque fois vers la plaine pour faire le plein de sel ou aller chercher de la saumure", ajoute Olivier Zambaz.
Avant le 1er septembre de chaque année, la Section logistique d'entretien des routes cantonales doit aussi s'assurer que les 300 véhicules engagés pour le service hivernal soient tous opérationnels.
Et pendant que vous dormez, ce ne sont pas moins de 200 cantonniers répartis sur l'ensemble du territoire et une centaine d'entreprises concessionnaires, qui travaillent sans relâche pour dégager les routes cantonales.