Réduction des produits phytosanitaires : la situation des producteurs est préoccupante en Valais
En Valais, les agriculteurs craignent pour leurs cultures. Elles sont de plus en plus menacées. En cause : la liste des produits phytosanitaires homologués en Suisse qui se réduit d’année en année. Les milieux agricoles veulent que ça bouge.

La situation des agriculteurs est inquiétante en Valais.
En cause : le nombre de produits phytosanitaires homologués en Suisse, qui diminue un peu plus chaque année. Lutter contre les ravageurs et les maladies devient très compliqué, mettant en péril certaines cultures. La situation se serait particulièrement dégradée ces quatre dernières années, selon Willy Giroud, président de la Chambre valaisanne d'agriculture.
"Le contexte actuel est de plus en plus tendu, car des matières actives disparaissent tous les jours", relève Willy Giroud. "Ces substances sont vraiment indispensables aux agriculteurs : s'ils n'ont pas ces produits, il y aura de gros dégâts dans certaines cultures, avec des pertes énormes pour les exploitations."
Willy Giroud note une réaction à la suite de la motion déposée par le conseiller national du Centre Philipp Matthias Bregy. "Il demande une uniformisation des homologations au niveau de l'Union européenne. Quand on voit, par exemple, qu'un produit contre le mildiou est autorisé dans l'UE depuis cinq ans, alors que nous attendons toujours cette homologation en Suisse et qu'on nous demande encore des papiers supplémentaires, cela devient usant."
Grosse pression pour les producteurs
Pour les producteurs, la pression est énorme. Avec la disparition de certains produits et l’arrivée de nouvelles substances, ils doivent constamment s’adapter. "Cela représente des soucis supplémentaires. On travaille beaucoup plus, on doit faire plus de passage dans nos cultures et aussi plus de traitements, avec des produits toujours différents. C'est pénible, avec une grosse pression sur nos épaules", reconnaît Ayméric Vouillamoz, co-gérant de l’entreprise Vouillamoz Fruits à Saxon.
"En faisant quelques recherches, on tombe sur des produits phytosanitaires qui sont homologués en France, en Belgique ou en Pologne pour produire des pommes par exemple. Des fruits que l'on retrouve sur nos étalages. Ici, on nous tape sur les doigts pour une petite marque sur un fruit, alors qu'en Suisse, nous n'avons pas les bons outils pour travailler", regrette Ayméric Vouillamoz.
Willy Giroud aimerait que ça bouge : certains produits sont en attente d’homologation dans notre pays depuis des dizaines d’années, alors qu’ils sont autorisés dans l’Union européenne. Pour le président de la Chambre valaisanne d'agriculture, il faut continuer à mettre la pression sur l'Office fédéral de l'agriculture, afin de faire accélérer ces procédures. Il espère de nouvelles homologations dans le courant de cette année.