Marius Robyr assume : «Si on n’est pas un peu opportuniste, on peut rester à la maison»
En ski alpin, Crans Montana s’active sur plusieurs tableaux. Candidate à l’obtention des Mondiaux en 2025, la station valaisanne veut aussi accueillir de nouvelles courses de Coupe du monde dès cet hiver.

Crans Montana a manifesté son intérêt auprès de la FIS (Fédération Internationale de Ski), pour accueillir davantage d’épreuves cet hiver. La stratégie est double pour la station du Haut-Plateau : cultiver ses bonnes relations avec l’instance dirigeante et en finalité marquer des points pour la candidature des Mondiaux.
Un opportunisme assumé
Crans Montana essaye de tirer profit de la situation actuelle pour se placer. Et ce n’est pas le boss des courses du Haut-Plateau et directeur exécutif de la candidature pour les Mondiaux 2025, Marius Robyr, qui dira le contraire. « Quand on est candidat pour accueillir des championnats du monde, on se doit d’être un peu opportuniste. Sinon il faut rester à la maison. On met tous les atouts de notre côté. On est prêt pour toutes les variantes. Si nous avons des courses supplémentaires tant mieux, sinon nous organiserons nos épreuves déjà prévues le mieux possible. »
Pour cet hiver le programme initial prévoit en effet que Crans Montana accueille une étape du circuit féminin, les 23 et 24 janvier prochain. Quant à savoir quelles seront les épreuves disputées sur le Haut-Plateau tout peut encore changer selon Marius Robyr. « Il y a une descente et un combiné alpin, mais ce dernier pourrait disparaître au profit d’une deuxième épreuve de vitesse. La FIS veut se concentrer sur les quatre disciplines principales. Et il reste encore deux dates nord-américaines à replacer. Nous sommes intéressés par une descente ou un Super G. »
Une incursion dans le calendrier des hommes ?
Marius Robyr ambitionne également de voir une épreuve masculine de Coupe du monde à Crans Montana. Il a d’ailleurs un concept tout trouvé. « Le 29 décembre nous organisons un slalom exhibition avec les meilleurs athlètes du monde. Il est tout à fait envisageable, pour autant que la FIS le souhaite ou qu’une station ne puisse pas organiser de course, que nous réalisions un slalom de Coupe du monde sur notre piste. »
Avec ou sans courses supplémentaires, les organisateurs de Crans Montana se disent prêts. Et même d’éventuelles courses sans public seraient envisageables, ou du moins viables financièrement. « Une course supplémentaire, cela représente un investissement de CHF 100'000 à 200'000, donc c’est tout à fait supportable », ajoute Marius Robyr. Ce dernier a d’ailleurs un avis tranché sur les possibilités existantes. « Selon moi, soit on a des épreuves normales mais j’y crois assez peu, soit on a des courses à huis-clos. Dans ce cas nous n’aurions pas besoin de construire certaines infrastructures, donc les coûts seraient moindres. En revanche, je ne pense pas que nous aurons une version avec un peu de public, réparti uniquement sur des places assises. Cela serait trop contraignant. »
Crans Montana dispose encore d’un mois pour parfaire sa candidature en vue des Mondiaux 2025. Prévu initialement au mois de mai le verdict de la FIS (Fédération Internationale de Ski) tombera finalement début octobre, en marge du congrès de l’instance prévu à Zürich. Et ce n’est pas seulement la date de cette annonce qui a été différée en raison de la crise sanitaire. C’est tout le processus de présentation qui a été modifié, puisque cela se fera par vidéo. Pour le plus grand regret du directeur exécutif de cette candidature, Marius Robyr. Tous les atouts de la candidature valaisanne seront donc, d’ici au 3 octobre, condensés dans une vidéo de 10 minutes. Une vidéo qui contiendra les images des moments qui ont fait de Crans Montana l’une des places fortes de la Coupe du monde féminine. Le message sera porté, en fil rouge, par Michelle Gisin. À voir si cela sera suffisant pour l’obtention de ces Mondiaux. Et même si c’est un autre dossier qui est choisi pour 2025, la station valaisanne reviendra à la charge pour 2027 ou 2029.