Marché immobilier valaisan : tensions croissantes sur les prix et les loyers
En Valais, acheter ou louer un logement devient de plus en plus coûteux. L’indicateur immobilier 2024, présenté par la BCVs et la Chambre immobilière valaisanne, met en lumière une hausse des prix et des loyers, alimentée par une demande toujours plus forte et une offre en retrait.
Propriétaires et locataires dans la même spirale de hausse. L’Indicateur immobilier de la BCVS et de la Chambre immobilière valaisanne présenté hier dresse le tableau :
En 2024, le prix des appartements en PPE a bondi de 6,1 % et celui des villas de 3,4 %. Si bien que si les prix restent attractifs en comparaison avec d'autres régions voisines comme la Riviera, une maison individuelle de 920 m³ sur un terrain de 500 m² coûte désormais en moyenne 1,27 million de francs dans le canton.
Côté locataires, la situation est tout aussi préoccupante : le taux de vacance des logements a encore diminué, passant de 1,7 % à 1,4 %, signe d’un marché locatif sous tension, avec des loyers en hausse constante (+7,3% sur un an).
Les causes : démographie et ralentissement de la construction
Selon le cabinet Wüest Partner, chargé de l’étude, plusieurs facteurs expliquent cette situation. D'une part : une croissance démographique soutenue, portée par un marché de l’emploi attractif et un cadre de vie privilégié. La population valaisanne a ainsi progressé de 2,4 % en 2024, un taux deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Et d'autre part, une offre à la traîne. Les coûts élevés de construction, les délais prolongés et les contraintes réglementaires freinent les projets immobiliers. Bien que les demandes de permis de construire aient augmenté de 17 % en 2024, il faudra attendre plusieurs années avant que cette reprise ne se ressente sur le marché.
Des pistes pour sortir de l’impasse
Benjamin Roduit, président de la Chambre immobilière valaisanne, appelle à des mesures pour soutenir la construction et éviter un blocage du marché : « Il faut lever les obstacles qui freinent les propriétaires et les promoteurs. Simplifier les procédures est essentiel pour encourager la construction de logements accessibles. »
La transition énergétique est également un enjeu clé. Alors que la Confédération réduit ses subventions pour la rénovation énergétique, il appelle les cantons et les communes à prendre le relais, en proposant des aides financières et des programmes d’accompagnement. L’objectif : inciter les propriétaires à rénover leur patrimoine, pour à la fois améliorer la durabilité des bâtiments et répondre à la demande croissante.
En parallèle, la densification est identifiée comme une solution pour optimiser les zones à bâtir disponibles. "Cela pourrait notamment passer par le développement de logements collectifs, mieux adaptés aux besoins des jeunes ménages, à des prix plus accessibles que les villas individuelles", analyse Benjamin Roduit.