Leytron : un éducateur dans les bus pour assurer la sécurité lors des transports scolaires
Comment gérer les problèmes dans les transports scolaires ? Un projet est à l’essai au CO des Deux-Rives à Leytron. Un éducateur est régulièrement présent dans le bus pour gérer les conflits et calmer les jeunes. Et ça marche.

Élèves qui chahutent, disputes, incivilités, harcèlement ou encore dégradation du matériel dans les bus : des situations qui se répètent et que nous avons tous connues sur le trajet de l’école. Pour tenter d’y remédier, un projet est à l’essai depuis la rentrée au Cycle d’orientation des Deux Rives à Leytron. L’idée est simple : des éducateurs sont régulièrement présents dans les bus pour calmer les jeunes. On les appelle des "coaches de bus". Et ça fonctionne.
Le trajet de la maison à l'école est une zone grise, qui implique les élèves eux-mêmes, leurs parents, l’école, mais aussi CarPostal. Claude-Alain Granges, directeur du Cycle d’orientation des Deux-Rives à Leytron, est donc parti sur l’idée d’engager une personne de l'extérieur, un coach de bus.
Des "grands frères" dans les bus
"Nous avons reçu une dizaine de postulations. Parmi elles, celle d'éducateurs membres de l'association l'AREF (Accompagnement ressources enfants familles) nous a particulièrement plu. Ce sont des éducateurs aguerris, dont certains ont travaillé durant des années en institution. Ce profil nous intéresse, parce qu'avec eux, nous pouvons faire de la prévention, plutôt que de la répression."
Le projet en test à Leytron fait aussi appel à des élèves plus âgés. Quinze jeunes de troisième du cycle ont répondu présent. "Comme le poste de coach ne représente qu'un 30%, notre rêve, c'était d'avoir des "grands frères" dans les bus, pour faire de la discipline entre pairs quand les coaches ne sont pas présents."
Amener un cadre sécurisant
Christian Stark, éducateur depuis 25 ans et membre de l'association l'AREF (Accompagnement ressources enfants familles), a tout de suite été séduit par cette idée. "Jusqu'ici, rien n'a été fait et cela nous intéressait de savoir comment nous pouvions intervenir, ce que nous pouvions mettre en place et aussi comment collaborer et impliquer les élèves."
Après une première phase d'observation incognito dans les bus, les éducateurs sont passés à l'action. "Le bruit que nous étions dans le bus s'est vite répandu. Et quand nous sommes présents, la plupart du temps, c'est plus calme."
Christian Stark est convaincu par ce projet et selon lui, la mesure porte déjà ses fruits. "L'école a son cadre et la maison sa structure familiale. Mais dans le bus, rien n'existait : aucune règle et personne qui s'empare vraiment du problème. Et tout à coup, un cadre se met en place et les élèves ne peuvent plus faire comme ils veulent. Nous sommes en train de mettre un cadre rassurant dans le bus, à la fois pour les chauffeurs, mais aussi pour tous les autres usagers."
Ce poste de coach à 30% est financé par les communes concernées, Chamoson, Isérables, Leytron, Riddes et Saillon. Elles ont tout de suite été séduites par le projet. Christian Lalin, conseiller communal à Saillon. "Le concept d'avoir un œil extérieur pour l'accompagnement des enfants et le fait de les responsabiliser dans le cadre de la prévention, ont convaincu les cinq conseils communaux. Nous espérons qu'un cercle vertueux se mettra en place."
Pour Philippe Cina, responsable Marché et clients Suisse romande chez CarPostal, la présence des coaches dans les bus est un soutien bienvenu pour les chauffeurs, qui ne sont pas tenus d’assurer la discipline dans les transports.
Entre les élèves volontaires dans le bus et la présence ponctuelle de l’éducateur, les courses semblent se passer dans le calme. Le projet développé à Leytron intéresse déjà d’autres établissements.