Les autocueillettes prises d'assaut: les fruits n'ont pas le temps de mûrir
Les autocueillettes de fruits sont prises d'assaut cette année. Une affluence que les agriculteurs expliquent par le besoin de sortir suite au confinement.
Que ce soit pour les fraises ou les cerises le constat est le même: beaucoup trop de monde. Les cueillettes de petits fruits en libre-service sont prises d'assaut. Les producteurs attribuent ce succès au confinement: les gens avaient besoin de sortir, de renouer avec la nature selon eux et aller cueillir ses fruits soi-même était une excuse toute trouvée.
Philippe Bruchez au Jardin Eden à Fully le confirme: ses cerises ont eu trop de succès. A tel point qu'il a dû fermer le jardin pour laisser mûrir les fruits. «J’ai vu passer beaucoup plus de monde cette année. Je pense que c’est à cause du confinement», explique Philippe Bruchez. «A un moment donné, j’ai dû fermer le jardin pour que les prochaines cerises soient mûres. Parce que les gens ne font pas la différence entre une cerise bien mûre ou pas du tout.»
Même constat chez Albert Pitteloud à Réchy. Il cultive des fraises depuis plus de 30 ans. Lui aussi a dû fermer son domaine pour laisser mûrir les fruits. Son libre-service a là encore été pris d'assaut dès son ouverture. «J’étais surpris par le nombre de gens qui venaient. Ils avaient besion de sortir et ils voulaient reprendre contact avec la nature», précise Albert Pitteloud. En raison du coronavirus, il a aussi dû faire respecter les distances aux 200 à 300 visiteurs qu’il peut accueillir sur son domaine de 30’000 mètres carrés.
Pour Albert Pitteloud la saison aurait été excellente s'il n'y avait pas eu le coronavirus et que les fraises auraient pu être cueillies comme d'habitude. Mais, en raison d'une année précoce, il a dû engager dix à quinze personnes de plus pour cueillir les premières fraises avant l'ouverture du libre-service. Il le reconnaît: malgré le succès de l'auto-cueillette cette année, pour lui le coronavirus a engendré des frais et des tracas supplémentaires. Mais globalement, les producteurs interrogés sont satisfaits de la récolte 2020.