Le Valaisan José Vouillamoz reçoit le Prix Ami du Vin pour ses recherches sur les cépages

Il se passionne depuis vingt ans pour l’origine des cépages.

La passion du vin

Le Valaisan José Vouillamoz reçoit ce samedi le Prix Ami du Vin pour l’ensemble de ses recherches.
Depuis ses études de biologie, il se passionne pour la génétique de la vigne. Grâce à une bourse du Fonds national suisse pour la recherche scientifique, il a étudié les origines génétiques des cépages suisses à l'Université de Californie à Davis (USA).
Il a ainsi découvert que le cornalin n’est pas vraiment un cornalin en Valais. «A mon retour de Californie, c’est avec une certaine appréhension que j’ai annoncé aux Valaisans, que le cépage appelé cornalin en Valais était originaire du Val d'Aoste, et que les Valaisans avaient volé son nom à cette région», se souvient José Vouillamoz. Ou encore que le completer n'est pas seulement originaire des Grisons, mais il a également une parenté avec le cépage valaisan lafnetscha.
 

«Je fais partie d'une des rares familles de Saillon qui ne possédait pas de vignes.» José Vouillamoz, ampélologue

José Vouillamoz a publié plusieurs livres, dont un sur les cépages suisses, mais aussi l’ouvrage "Wine Grapes", dans lequel sont décrits plus de 1'000 cépages. C'est devenu depuis une référence et ses travaux sont reconnus dans le monde entier.
Quand on lui demande d'où lui vient cet amour pour la vigne et le vin, il est tenté de répondre «qu'il avait déjà du fendant dans le biberon. Je suis né à Saillon au milieu des vignes. Et je fais partie d'une des rares familles qui n'en possédait pas à l'époque, alors j'ai dû trouver un moyen pour me venger. Donc j'ai commencé à étudier les cépages», plaisante l'ampélologue. C'est ainsi qu'il définit sa fonction, à savoir celui qui étudie les cépages sous leurs aspects génétiques et historiques.

«Je me suis dit : pourquoi ne pas combiner cette passion pour le vin avec mes connaissances génétiques ?» José Vouillamoz, ampélologue

Parallèlement à ses études, José Vouillamoz prend des cours, s'inscrit dans des clubs et un jour se demande s'il ne serait pas possible de combiner cette passion pour le vin avec ses connaissances génétiques. Et c'est ce qu'il a fait, il y a plus de vingt ans.

Les meilleurs vins de Suisse

Pour José Vouillamoz, le Valais dispose d’un magnifique vignoble, mais selon lui, le canton devrait davantage se focaliser sur ses cépages indigènes. «On fait des vins qui font partie des meilleurs de Suisse, voire même du monde, et on doit en être fier. Selon moi, le haut du panier devrait être plus cher que ce qu'il est aujourd'hui, en comparaison avec l'étranger.

«En Valais, il faudrait diminuer les surfaces, puis diminuer le nombre de cépages admis en AOC.» José Vouillamoz, ampélologue

«Si nous avons de la peine à vendre certaines cuvées, il faudrait diminuer les surfaces premièrement, et puis diminuer le nombre de cépages admis en AOC. Nous avons une diversité énorme, mais selon moi la diversité ne fait pas l'identité», avance le spécialiste. «En Valais, nous devons avoir des cépages identitaires, et pour moi ce sont les cépages que les autres n'ont pas. Que ce soit l'arvine, le cornalin, ou des anciens cépages comme la rèze, l'humagne blanc, l'amigne ou encore l'humagne rouge. Nous devons miser là-dessus : nous sommes les seuls à les faire et à bien les faire.»

«Nous devons miser sur les cépages que nous sommes seuls à faire et à bien faire.» José Vouillamoz, ampélologue

Le Prix Ami du Vin sera remis ce samedi dans le cadre de la Fête du Goût à Sion. José Vouillamoz pourra conserver la sculpture durant deux ans, avant de la passer au prochain lauréat. «Comme je suis un amoureux du vin dans l'âme depuis ma jeunesse, ce prix me fait particulièrement plaisir.»