Le Valais et les JO d'été (2/5): Jean-Blaise Evéquoz, un peintre médaillé
Quatre ans après Guy Evéquoz, le Valais a cueilli une nouvelle médaille aux Jeux Olympiques d’été. C’était à Montréal en 1976. Et c’est un autre Evéquoz qui se distingue. Toujours en escrime et toujours par équipe.

Après Guy Evéquoz en 1972 à Munich, c’est son frère, Jean-Blaise, qui a les honneurs d’une médaille olympique à des JO d’été. A Montréal en 1976, il remporte le bronze en escrime dans la compétition par équipe.
Jean-Blaise Evéquoz et son frère Guy, également médaillé olympique en 1972 à Munich
«Pour moi, le sport n’a jamais été un objectif en soi.» Jean-Balaise Évéquoz
A l’inverse de Munich, où la Suisse avait créé la surprise au moment de se parer d’argent, Jean-Blaise Evéquoz et ses coéquipiers se savaient attendus quand ils traversaient l’Atlantique. «Nous étions favoris et visions la médaille. C’était l’objectif. Après, laquelle ? On est rentrés avec le bronze, on était déjà contents.»
Lier l’olympisme et la peinture
Une médaille que Jean-Blaise Evéquoz décrit affectueusement comme une erreur de jeunesse qui lui colle à la peau. Car il s’est retrouvé sportif d’élite presque par hasard. «Je ne me suis jamais considéré comme sportif, mais plutôt comme artiste-peintre. Dès l’âge de 18 ans, je savais que je serai peintre», raconte le Sédunois. «Pour moi, le sport a toujours été une vision philosophique du mens sana in corpore sano et les résultats que j’obtenais étaient dus à un certain don, à mon caractère et à mon travail. Mais le sport n’a jamais été un objectif en soi.»
Preuve de son amour inconditionnel pour la peinture, Jean-Blaise Evéquoz a profité de son passif et de ses connexions dans le monde du sport, et plus précisément celui de l’olympisme, pour lier ces deux univers. Ainsi, en 1996 aux JO d’Atlanta, il crée avec un ami le mouvement Art of the olympians. «Par chance, Al Oerter, quatre fois champion olympique du lancer du disque, pour quatre records olympiques – c’est unique dans les annales – était lui aussi artiste et nous avons exposé ses oeuvres. Il était connu planétairement et a fait que ce mouvement a pris beaucoup d’essor.»
Aux beaux-arts à Florence
Tant et si bien qu’il est «récupéré» par le CIO et change de nom pour devenir Olympic Art. Dans ce cadre, Jean-Blaise Evéquoz est invité aux Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang en 2018. «Je peignais en direct dans le village olympique.»
«Quand on sort d’un petit village comme Sion et qu’on dit à ses parents qu’on veut faire de la peinture, c’est pas si simple.» Jean-Blaise Évéquoz
Il profite de cette occasion coréenne pour se retirer définitivement du mouvement. Et s’adonner à la peinture, sa vraie passion, pour laquelle, plus jeune, il a abandonné ses études en droit à six mois de la fin pour partir aux beaux-arts de Florence. «Quand on sort d’un petit village comme Sion et qu’on dit à ses parents qu’on veut faire de la peinture, c’est pas si simple», témoigne celui qui est aujourd’hui âgé de 66 ans. «J’ai pris conscience à six mois de la fin de mon cursus en droit que si je terminais, j’allais m’enfermer dans un piège. Je l’ai donc évité et suis parti aux beaux-arts. Et ne me poser pas la question, je ne l’ai jamais regretté !» Tout comme sa médaille de bronze obtenue aux JO de Montréal en 1976, à n’en pas douter.
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