Le planeur est-il dangereux? La question se pose après une série de crashes, dont deux en Valais
Les accidents de planeurs semblent se multiplier depuis ce printemps. Le vol à voile est-il une activité dangereuse ? Le point avec le chef instructeur du Vol à voile Club Valais.

Le vol à voile est-il dangereux ?
La question se pose, après le crash d'un appareil sur les hauts de Savièse le 28 mai. Puis celui survenu en juin dans le canton de Vaud. Et enfin en début de semaine, un autre engin qui s'est écrasé sur le glacier de Giétroz, dans le Val de Bagnes. Seuls occupants de ces trois appareils, les pilotes sont tous décédés sur le coup. Les causes de ces accidents ne sont pas encore connues. Des enquêtes sont en cours, menées par le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE).
Planeur engin meurtrier?
Il y a deux mois, le journal Le Temps avançait qu’en proportion de ses usagers, le planeur serait l’engin volant le plus meurtrier du pays. Nous avons posé la question à Joseph Cordonier, chef instructeur au Vol à voile Club Valais. «Le planeur c'est vraiment le vol fondamental: il n'y a pas de moteur, ni d'éléments annexes qui peuvent poser problème. Donc si on prend le vol fondamental, c'est de la physique pure. A partir du moment où on respecte toutes les procédures et les lois de la physique, le danger est théoriquement de zéro.»
«Si on respecte les procédures et les lois de la physique, le danger est théoriquement de zéro.» Joseph Cordonier, chef instructeur Vol à voile Club Valais
Mais au-delà de ces deux aspects, beaucoup d'autres facteurs interviennent, rappelle Joseph Cordonier. «Il y a des facteurs humains, de concentration, de méconnaissance du terrain, qui peuvent intervenir. Et on est très rapidement en dehors des directives de vol et de sécurité. C'est là-dessus qu'on se concentre quand on forme nos élèves», conclut le chef instructeur.
Pourquoi ce pic d'accidents?
Selon les statistiques de la fédération, les crashes ne sont pas en augmentation. Alors comment expliquer ce pic d’accidents depuis le mois de mai ? «C'est une activité saisonnière», rappelle Joseph Cordonier, qui pratique le vol à voile depuis 23 ans. «Et cette saison est extrêmement bonne. Il y a peut-être une sorte d'euphorie, qui fait qu'on sort de la zone de sécurité, ce qui peut induire ce pic d'accidents en milieu de saison.» Le chef instructeur a déjà connu une telle situation deux ou trois fois depuis le début de son activité.
«Pour nous c'est chaque fois un drame, parce que ce sont des gens que l'on connaît.» Joseph Cordonier, chef instructeur Vol à voile Club Valais
«Pour nous c'est chaque fois un drame, parce que ce sont des gens que l'on connaît, c'est un cercle assez petit. On vise toujours un maximum de sécurité. Après, cela devient compliqué d'aller plus loin. Finalement, c'est de la responsabilité individuelle.» Joseph Cordonier rappelle enfin que personne ne contrôle l’attitude du pilote une fois celui-ci dans les airs.
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