La grève des femmes, et alors ? En Valais, la lutte continue
Comment exploiter le succès sans précédent de la grève des femmes ?
Comment exploiter le succès sans précédent de la grève des femmes ? Dix jours après, le collectif valaisan fait le bilan et se projette.
C'était il y a dix jours, la Suisse était dans la rue. Le vendredi 14 juin, des dizaines de milliers de personnes participaient à la grève des femmes. A Sion, 12'000 manifestants ont remonté les rues de la capitale. Ce lundi, le collectif Femmes* Valais s'est réuni pour faire le bilan et pour parler avenir. L'objectif est clair : il faut surfer sur la vague du succès et continuer la sensibilisation. Comme par exemple, poursuivre la récolte de témoignages concernant les violences sexistes en Valais, ou encore mettre sur pied des lieux de rencontres pour discuter et aborder toutes les thématiques.
«Des actions avec des femmes migrantes sont prévues»
Sensibiliser toutes les catégories de femmes. C'est peut être aussi ça le défi, réussir à parler aux personnes les plus fragiles, celles qui n'ont pas pu se joindre au mouvement. Estelle Pannatier, membre du collectif Femmes* Valais le confirme. «Oui c’est vrai, il y a des femmes plus privilégiées que d’autres. Si on a des enfants par exemple, un travail prenant, des obligations... ce n’est pas facile de venir aux réunions le soir. Depuis le début, on essaie d’engager, d’inclure des femmes de tous les horizons. Il faut toucher une population la plus large possible. Pour vous donner une exemple, des actions avec des femmes migrantes sont prévues».
Ce fameux vendredi 14 juin, voyait-on des caissières, des femmes de ménage, des personnes aux métiers considérés comme «précaires» dans les rues valaisannes ? «Oui, répond clairement Estelle Pannatier. «Surtout en fin de journée. L’après-midi, elles devaient travailler, c’était impératif pour elles. Mais le soir, elles étaient nombreuses avec nous durant la marche».
Que répondre aux femmes qui refusent ce mouvement ?
La grève des femmes, on l'a dit, a connu un succès sans précédent. Mais malgré tout, une partie non négligeable de la population féminine a refusé de descendre dans la rue. Comment l’expliquer, que leur dire ? «Je leur dis de s’informer un peu», répond Estelle Pannatier, qui poursuit. «Si elles ont les droits qu’elles ont aujourd’hui, c’est grâce aux mobilisations du passé il ne faut pas l’oublier. C’est comme ça qu’on a obtenu le droit de vote, la loi sur l’égalité... Si on ne bouge pas, rien ne va changer».
Le collectif Femmes* Valais se veut un mouvement citoyen et non-partisan. La population est appeler à participer. Exemple avec «la mémoire de la grève», un colossal travail d'archivage qui se met en place pour compiler les images de la grève du 14 juin. Les personnes voulant partager leurs photos ou vidéos, peuvent envoyer leurs réalisations sur le lien suivant : photosgreve@outlook.com
Plus d'informations : collectif-femmes-valais.ch
Ci-dessous, l’interview d’Estelle Pannatier, du collectif Femmes* Valais