Finances valaisannes : nouveau serrage de boulons en perspective
Le Valais vit au dessus de ses moyens.
Le Valais vit au dessus de ses moyens. L'aveu de Jean-Michel Cina, tout à l'heure, aux côtés de ses collègues du gouvernement est clair : les finances cantonales se dégradent. Avec un découvert de 80 millions en 2013, 100 millions attendus pour 2014 et des perspectives qui n'incitent pas à l'optimisme, le gouvernement s'est adressé à l'Institut Bak-Basel pour auditer le fonctionnement de l'Etat.
En clair, il va falloir serrer la ceinture, trouver, au bas mot, 77 millions de francs par an, et idéalement 120 pour se mettre à l'abri de nombreuses inconnues (impact de la lex Weber et/ou de la loi sur l'aménagement du territoire, de la fin du taux plancher de l'euro, des retombées de la BNS...) et en cesser avec les déficits structurels.
La base, pour y parvenir, c'est une photographie de la gestion financière du Valais effectuée par l'institut. Premier constat : les collectivités publiques valaisannes sont dans la moyenne suisse mais elles sont en revanche 2% plus chères qu'un groupe témoin de cantons (GPeer) dont la situation s'apparente à celle du Valais (FR, BE, JU, GR, TI). Deuxième constat : contrairement aux autres cantons, l'indice valaisan de ressources est faible, 69% qui passe à 87% après encaissement de la péréquation financière. Moralité : il faut d'abord réduire les charges.
Les différences de coûts selon les secteurs sont identifiées
42 groupes de prestations publiques ont été évalués, qui vont de l'administration générale au tourisme en passant par l'agriculture, la sécurité, les prestations aux retraités ou encore la protection de la jeunesse.
Le résultat montre que la gestion de 17 de ces champs d'activités est plus onéreuse que dans le groupe des cantons de référence. C'est donc là qu'il faudra chercher en priorité.
Mais l'étude ne donne pas de recette miracle même si les champs dits onéreux, ou plus chers que dans d'autres cantons, sont identifiés.
Il y a par exemple, le secteur "maladie et accident", gros morceau, mais aussi les "homes et soins ambulatoires", "l'industrie, l'artisanat et le commerce", les "sports et loisirs" ou encore les "églises et les affaires religieuses". A eux cinq, ils représentent 85% des surcoûts "par cas" selon l'étude. Et ce sont là justement les limites de cette photographie (benchmarking) qui, selon les auteurs, doit être "un outil et un guide pour soutenir les décideurs politiques dans l'élaboration de mesures d'économies concrètes".
De plus, l'audit se base sur la situation 2011, sans y intégrer les mesures d'économies prises depuis lors. Enfin, de l'aveu même de l'Institut Bak-Basel, il ne s'agit pas d'un potentiel d'économies effectif.
Pour le gouvernement, il s'agit maintenant de trouver des solutions afin de dégager ces 120 millions de francs supplémentaires, ce qui sera fait d'ici la fin du semestre. Ensuite, un message sera adressé au Grand Conseil valaisan pour les mesures nécessitant des modifications législtatives, "d'ici la fin 2015 ou le début 2016".