Violence en marge des matches: les députés veulent des mesures
Les députés vaudois s'inquiètent de la violence et des déprédations en marge des matches de football. Ils ont voté mardi une résolution demandant que le Conseil d’Etat "mette tout en oeuvre pour endiguer le phénomène qui accompagne trop régulièrement les matchs de Super League", alors que deux, peut-être trois, clubs vaudois joueront dans l'élite la saison prochaine.

Le football vaudois se porte très bien grâce à Yverdon-Sport et le Lausanne-Sport récemment promus en Super League pour la saison 2023-2024. Ils pourraient même être accompagnés par le Stade-Lausanne-Ouchy qui rencontre le FC Sion en match de barrage ce soir.
"Si nous ne pouvons que nous en réjouir sportivement parlant de cette possible triple promotion, malheureusement nous sommes en droit d'être inquiets", a relevé mardi le député UDC José Durussel, auteur de la résolution. Cela va inévitablement générer des problèmes parfois très importants et même incontrôlables lors de la présence de certains groupes d'ultras.
"L'urgence est présente avec des rencontres dès le week-end des 20 et 21 juillet. Des promesses de violence de la part de certains supporters du Valais circulent également quant au match de ce soir".
Le député a rappelé les incidents très graves de ces dernières semaines à Lucerne et St-Gall, où de violents affrontements d'ultras se sont produits. De même en gare de Genève, des ultras valaisans ont attaqué "de front" des policiers, a-t-il déploré. Il y a un mois, des hooligans bâlois ont détruit sept bus mis à disposition par la ville de Florence.
L'UDC a évoqué des mesures concrètes qui fonctionnent bien dans certains pays européens ayant vécu le fléau du hooliganisme dans le passé. Parmi elles, vendre des billets nominatifs, mais actuellement les clubs suisses refusent cette façon de faire en raison des coûts que cela engendre. "Un scandale", selon lui, alors que des salaires exorbitants sont payés à certains joueurs.
La mesure la plus efficace est clairement l'interdiction de périmètre pour les groupes d'ultras qui se déplacent à l'extérieur. Cette mesure a l'avantage de diminuer très fortement le besoin des présences policières autour des stades, dans les gares ou autres lieux publics durant les matchs et ainsi de faire baisser les coûts de sécurité, note le député.
Relevant que la problématique n'est pas nouvelle, nombre de députés ont abondé dans son sens, citant en exemple l'Angleterre et sa lutte contre le hooliganisme. La socialiste Tran-Nhu Thanh-My a relevé qu'il était "plus simple de défiler avec une cagoule, un fumigène et une bière qu'avec une pancarte politique. Ce n'est plus tolérable", a-t-elle lancé.
Les clubs reçoivent parfois des subsides ainsi que des rabais sur les factures policières. Cela pourrait être un levier d'action, a souligné pour sa part Nathalie Jaccard (Verts). Les ligues doivent assumer leur responsabilité et cesser de fermer les yeux sur certains agissements. La résolution a été adoptée à l'unanimité moins trois abstentions.
Lundi soir, le conseiller d'Etat vaudois en charge de la sécurité Vassilis Venizelos a plaidé au 19:30 de la RTS pour un dialogue avec les clubs concernés. Il n'a toutefois pas exclu des mesures fortes et répressives en cas de débordement. Certains matches peuvent mobiliser jusqu'à 150 policiers et immobiliser une ville pendant plusieurs heures, a-t-il décrit.
Le ministre a également déclaré avoir interpellé la Swiss Football League pour éviter d'avoir trois matches en même temps sur le territoire vaudois, en cas de promotion du Stade Lausanne Ouchy.