Un adepte de la discipline et du franc-parler, découvrez Per Hanberg l’entraîneur du HC Viège
Ce samedi, le HC Viège disputera son premier match de la saison en Swiss League face à Winterthour. Une première officielle attendue avec impatience par le nouvel entraîneur des Haut-Valaisans, le Suédois Per Hånberg. Interview.

Per Hånberg, qu’est-ce que vous pouvez nous dire de vos premières semaines en Valais ?
Qu’est-ce que je peux dire… Tous les coaches dans cette période août-septembre vous diraient que ça se présente bien. Et franchement ça se présente bien. Nous avons encore beaucoup de choses à travailler avec l’équipe car nous avons une dizaine de nouveaux joueurs. Ils ont de nouveaux entraîneurs. L’important maintenant c’est de travailler sur la glace mais aussi de construire un vrai groupe. Ça prend du temps d’apprendre à se connaître, mais j’ai un très bon feeling avec l’équipe. Il y a des ondes positives.
Est-ce que, d’une manière ou d’une autre, vous avez été surpris par ce que vous avez trouvé à Viège ?
Pas vraiment. Depuis que j’ai signé mon contrat j’ai trouvé tout ce que je cherchais ici. Le Valais, la montagne, cette nature qui me donne de l’énergie. Je suis heureux et chanceux de profiter de ce cadre de vie… pour une année au moins. Peut-être davantage. On ne sait jamais.
« Pour certains, la discipline c’est presque un gros mot. Pour moi, discipline est un mot magnifique quand on comprend vraiment ce que cela signifie. » Per Hånberg
Un mot sur vos attentes concernant cette saison qui va commencer. Est-ce que vous sentez que votre équipe est prête ?
Bien sûr que l’équipe est prête mais il ne faut pas oublier que c’est tout un processus qui est en marche. Nous n’avons que quelques semaines de travail ensemble sur la glace. Cela prend du temps de créer un groupe et nous n’en sommes qu’au début. Il faut de la patience. C’est pareil pour chaque équipe. J’espère que ce processus se passera bien et que les progrès arriveront rapidement. L’attitude est bonne. De toute manière, c’est un long chemin. Nous avons près de 50 matches pour arriver jusqu’aux play-off. Est-ce que nous serons vraiment performants et est-ce que nous serons satisfaits du travail accompli en octobre ou en novembre, personne ne peut le dire.
De tout façon, comme tout entraîneur, vous n’êtes jamais pleinement satisfait…
(rires…) En tant qu’entraîneur on cherche la perfection mais je ne sais pas si la perfection existe dans le sport ou dans la vie. Il y a toujours des choses qu’on fera bien ou moins bien d’une semaine à l’autre. Je suis satisfait quand je vois que l’équipe s’amuse ensemble et que les joueurs travaillent les uns pour les autres. Si avec ça on peut obtenir des victoires cela nous amène à des journées parfaites.
Quel ADN voulez-vous pour votre HC Viège ?
Je veux une équipe disciplinée. Avec et sans le puck. La discipline c’est le point le plus important. D’ailleurs pour certains c’est presque un gros mot. Pour moi, discipline est un mot magnifique quand on comprend vraiment ce que cela signifie. Si chacun fait son travail, le HC Viège peut devenir une équipe très difficile à battre et je veux que les joueurs comprennent ça. Une fois qu’ils ont compris ce point, je leur demande simplement d’utiliser leurs qualités, leurs aptitudes créatives. Nous voulons que chaque joueur atteigne la meilleure version de lui-même.
Vous insistez sur la discipline. Quel type d’entraîneur êtes-vous ? Amical, sévère ?
J’espère que les joueurs comprennent que je suis là pour eux et pas l’inverse. Cela fait une très grande différence. Je suis là pour emmener leur carrière dans la bonne direction. Je suis même très honoré d’être l’entraîneur d’une trentaine de joueurs qui ont des rêves et de l’ambition. Je dirais donc que je suis un coach sociable. Je veux faire partie de la vie des joueurs, prendre un café avec eux parler de tout. Et sur la glace, je suis dur avec eux. Je vais peut-être élever la voix pour leur dire qu’ils n’en font pas assez. Pour imager la situation, je dirais que nous sommes dans un grand bateau et nous devons tous aller dans la même direction. Parfois, je dois prendre des décisions difficiles mais c’est mon job.
« Avec l’équipe on se réjouit de montrer à nos fans qui est la meilleure équipe en Valais. » Per Hånberg
Si on reste dans le thème, vous êtes le capitaine de ce bateau. Et vous savez très bien où allez car vous avez une grande connaissance de la Swiss League.
C’est un avantage indéniable. J’ai déjà fait quatre ans dans cette ligue. Quelques coaches ont changé, d’autres sont toujours là. Il y a toutes sortes d’équipes et de projets mais je crois c’est un avantage de bien connaître ce championnat et son rythme.
Bientôt il y aura le premier derby contre Sierre. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
En premier lieu, je trouve cela très bien d’avoir ce genre de matches. Il y a beaucoup de fans et les fans adorent les derbys. Je comprends très bien ce qui se passe ici lors des matches entre Sierre et Viège. J’ai connu ça en Suède et aussi à Langenthal lors des derbys contre Olten. La clé lors de ces rencontres intenses et émotives c’est de garder la tête froide. Avec l’équipe on se réjouit de montrer à nos fans qui est la meilleure équipe en Valais.
On imagine que vous vous réjouissez de retrouver les fans…
Bien sûr ! Vous savez on dit souvent que sans arbitres il n’y a pas de matches. Sans joueurs pas de matches. Mais je pourrais aussi dire que sans les supporters présents dans la patinoire il n’y a pas de match non plus. Enfin, si, il y a des matches mais l’émotion est absente. Donc je me réjouis vraiment que les fans reviennent. D’ailleurs j’espère que les spectateurs profiteront de l’opportunité qu’ils auront pour venir voir les matches et qu’ils seront nombreux à nous soutenir.
« Les résultats et les indicateurs de performance sont deux choses différentes. Et dans le meilleur des mondes on souhaite avoir les deux. » Per Hånberg
Parlons un peu du groupe, est-ce que les joueurs ont répondu à vos attentes jusqu’ici ?
Je dois dire que je ne connaissais pas tous les joueurs, du moins pas très bien. Et j’ai appris à les connaître vraiment, bien plus que lorsque j’étais le coach de l’équipe adverse. Certains doivent encore augmenter leur niveau de jeu. On s’entraîne fort et j’ai l’impression que pour quelques joueurs mes méthodes étaient un peu nouvelles. Je précise toutefois que je n’ai aucune déception en lien avec quoi que ce soit ou qui que ce soit. Je dis simplement que chaque joueur doit vraiment se montrer sous son meilleur jour car notre groupe est étoffé avec une quinzaine d’attaquants et une dizaine de défenseurs. Chaque joueur doit comprendre que s’il veut avoir du temps de glace il devra beaucoup travailler.
Et quel sera votre principal objectif ?
Je n’aime pas cette notion d’objectif. Ça dépend vraiment du sens qu’on donne à ce mot. On peut définir un classement qu’on aimerait obtenir mais cela ne veut pas dire grand-chose. Évidemment qu’on voudrait bien commencer le championnat et à la fin on voudra se battre pour le titre. Ça serait un mensonge si je vous disais le contraire. Néanmoins, il faut aussi se rendre compte que Viège sort d’une saison compliquée avec une septième place qui ne correspondait pas aux attentes. Il y a eu des problèmes de résultats et des blessures. Avant de fixer des objectifs il faut donc poser les bases et trouver un plan de jeu qui sied à tout le monde. Ensuite on peut se fixer des objectifs de performance. Des objectifs que l’on peut mesurer. L’efficacité en supériorité numérique, par exemple. Car on peut mesurer les performances dans plein de domaine. On peut avoir un contrôle ou du moins un suivi de ces performances tandis qu’on ne peut pas contrôler les résultats. Les résultats et les indicateurs de performance sont deux choses différentes. Et dans le meilleur des mondes on souhaite avoir les deux.