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Théo Gmür: "Cette saison blanche me fait plus grandir que mes médailles aux Jeux Paralympiques"

Théo Gmür est contraint de se plier au douloureux exercice de la patience. Opéré du genou gauche à la fin octobre à Genève, le skieur nendard vit la première saison blanche de sa carrière. Il se livre sur l'année particulière qu'il traverse.

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Christophe Moreillon
Christophe Moreillon
10 janv. 2024, 09:00
/ Màj. le 10 janv. 2024 à 12:00
À 27 ans, Théo Gmür apprend l'exercice de la patience en vivant la première saison blanche de sa carrière.
À 27 ans, Théo Gmür apprend l'exercice de la patience en vivant la première saison blanche de sa carrière.

La question paraîtrait bateau face à bon nombre d'interlocuteurs mais impossible de débuter autrement que par celle-ci lorsque Théo Gmür se retrouve assis devant le micro de Rhône FM: Comment ça va? Une petite grimace se dessine sur le visage du Nendard avant de rapidement se transformer en un sourire. "Je ne vous cache pas que ça pourrait aller mieux mais je fais en sorte d'aller de l'avant. J'apprends à faire preuve d'énormément de patience et ça peut me faire du bien pour la suite. Le plus important est que je préserve ma bonne jambe. Je ne pense pas uniquement à ma carrière sportive mais aussi au reste de ma vie de tous les jours."

L'opération comme conséquence d'une blessure qui a traîné

Rembobinons. Le 24 octobre dernier, le quadruple médaillé aux Jeux Paralympiques était contraint de se faire opérer du genou gauche. Victime d'une déchirure du ménisque interne et externe, il payait au prix fort une blessure qu'il trainait depuis près de deux ans. "Avec des si, on refait tout un monde. Je ne suis pas là pour ça", affirme-t-il d'emblée avant d'entamer son récit. "Tout a commencé par une entorse subie en compétition en décembre 2021, à moins de deux mois des Mondiaux de Lillehammer et des Jeux de Pékin. J'ai fait une courte pause pour être opérationnel lors de ces deux rendez-vous. Mon unique objectif à ce moment-là était de pouvoir aller chercher des médailles. Je pensais que mon genou tiendrait comme ça et cela a été le cas jusqu'à la fin de l'été dernier. J'ai senti lors d'un camp à Zermatt en septembre que je n'avançais plus. Le Docteur Jacques Menetrey qui s'est occupé de moi m'a alors dit qu'il allait falloir que je fasse un break un peu plus long que dix à quinze jours. Le faire cette saison n'est pas forcément une mauvaise chose étant donné qu'il n'y aucun grand événement de prévu."

"Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose." Théo Gmür

Théo Gmür assure aujourd'hui n'avoir aucun regret de ne pas avoir davantage pris en considération les maux de son genou lorsque ceux-ci ont commencé. "Si c'était à refaire, je referais exactement la même chose. J'ai pu obtenir des médailles mondiales et paralympiques ainsi que décrocher des victoires en Coupe du Monde malgré ce genou amoindri. Une carrière ne peut pas être toute lisse du début à la fin. Avoir été épargné par les blessures durant mes quatorze premières saisons sur les skis était déjà une sacrée chance."

Un séjour prolongé à la SUVA

Le Nendard est resté durant quatre jours au bout du lac avant de regagner le Valais pour s'établir pendant près de deux mois au sein de la SUVA à Sion où il a accompli la première longue phase de sa convalescence.

Pour garder la tête haute durant son séjour prolongé à la SUVA, Théo Gmür s'est donc appuyé sur des échanges avec d'autres athlètes ainsi que sur le soutien de ses proches même si, comme il le dit lui-même: "Ils ne pouvaient pas faire les thérapies à ma place. Il a fallu faire preuve de volonté pour me donner les moyens d'y arriver. Même si je suis passé par des hauts et des bas, je n'ai toujours eu qu'une seule option en tête: revenir sur les skis prêt à aller jusqu'au bas de la piste en étant satisfait de ma course."

Aucune étape à brûler

Le plan de marche actuel du Nendard prévoit un retour possible sur les skis au plus tôt au mois de mai. Le triple champion paralympique à Pyeongchang en 2018 ne compte toutefois brûler aucune étape. "Si ça doit être pour juin, ce sera en juin, si ça doit être plus tard, ça le sera aussi", dit-il plein de lucidité. "La donne était claire avec le médecin dès nos premières discussions avant l'opération. Je n'ai qu'un genou valide, c'est mon outil de travail et à partir du moment où je vis une saison blanche, autant prendre le temps de me rétablir au mieux. Une nouvelle étape débutera une fois que je ferais mon retour sur la neige. Il faudra alors passer par une phase de reconstruction de tout ce qui est technique afin de limiter au maximum les douleurs durant la suite de ma carrière. Pour bâtir quelque chose de solide, il n'existe pas de recette miracle: il faut commencer par poser les fondations avant de remonter jusqu'au toit."

"Derrière chaque victoire se cache un long chemin à parcourir." Théo Gmür

Doté d'une importante maturité naturelle, le skieur de 27 ans tient à tirer du positif de l'expérience qu'il traverse actuellement. "Les moments que je vis me font grandir à vitesse grand V", souffle-t-il. "À Pyeongchang ou à Pékin, j'ai connu des phases de bonheur pur mais si je mets en parallèle ce que j'ai appris de ces succès et ce que j'apprends aujourd'hui, il n'y a pas photo. Cette saison blanche me fait bien plus grandir que toutes mes médailles aux Jeux Paralympiques. Il faut bien se rendre compte que derrière chaque victoire se cache un long chemin à parcourir. C'est un élément qui m'a toujours intéressé. Voir un skieur franchir la ligne avec du vert et se demander tout le travail qui a été accompli pour qu'il y parvienne. Mon objectif est d'être ce skieur le jour où je reprendrai la compétition. J'espère pouvoir arriver au bout d'une course, me retourner pour revoir tout ce que j'aurais vécu durant cette année particulière et être fier de moi."

Une histoire à boucler en beauté en 2026

Au vu de son âge, Théo Gmür n'appartient pas encore à la catégorie des "anciens" du circuit. Le Nendard estime toutefois lui-même qu'il entrera l'an prochain dans la dernière phase de sa carrière. "Plus que de réaliser de nouveaux coups, ma priorité sera de profiter de chaque départ que j'aurais la chance de prendre. Le plus important sera d'avoir le sourire et d'être conscient de la chance que j'ai de vivre ma passion." Sans se mettre une quelconque pression de résultats, il sait bien que les deux prochaines saisons seront marquées tour à tour par de nouveaux Mondiaux en 2025 (dont le lieu n'est pas encore connu) et par les Jeux de Milan-Cortina en février 2026. Ce dernier événement est d'ailleurs déjà bien présent dans son esprit. "Ce sera l'occasion de finir en beauté pas loin de la maison. J'espère pouvoir écrire de jolies dernières pages du " livre Théo Gmür aux Jeux Paralympiques" . En 2018, j'ai obtenu trois médailles pour mes premiers Jeux. Pouvoir en faire de même lors de ceux qui devraient être mes derniers serait magnifique. J'espère pouvoir faire briller du mieux possible le drapeau suisse dans les Dolomites."

À la recherche d'un sponsor

S'il doit encore prendre son mal en patience durant plusieurs mois avant de remonter sur les skis, Théo Gmür n'a pas le temps de s'ennuyer. Natation, vélo, exercices pour renforcer le haut du corps: son quotidien d'athlète convalescent est chargé en ce début d'année. En parallèle, le Nendard tient à préparer son après-carrière. Alors qu'il dispose déjà d'un mandat auprès d'une marque de chaussures afin de développer un système de laçage à une main, il est à la recherche d'autres opportunités professionnelles. Absent du circuit durant toute la saison, il s'attelle également à un défi de taille: se trouver un nouveau sponsor casque. "C'est déjà dur pour certains athlètes valides qui sont en compétition alors imaginez pour moi. Même en ayant remporté plusieurs médailles importantes, il est très compliqué de trouver quelqu'un qui accepte de me soutenir y compris dans des moments plus délicats comme actuellement. La donne est encore plus difficile dans le ski handicap depuis l'an dernier puisque nous sommes aujourd'hui forcés d'assumer nous-mêmes les frais liés à notre saison." Désireux de faire profiter de son parcours à d'autres, le Valaisan donne également de nombreuses conférences dans des écoles ou des entreprises. Il prévoit aussi de s'attaquer à l'écriture d'un livre autobiographique qui devrait paraître avant les Jeux Paralympiques de 2026. 

CM
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