Portrait du mois: Laurent Carron, le javelot comme passion
Laurent Carron est champion de Suisse de lancer du javelot. Le Vétrozain de 28 ans espère, d'ici deux ans, pouvoir participer aux championnats d'Europe de la discipline. Portrait.
Comme chaque dernier mardi du mois, le service des sports de Rhône FM vous propose le portrait d’une personnalité du sport valaisan. En ce mois d’août, on s’intéresse à Laurent Carron. Le Vétrozain de 28 ans est un spécialiste du lancer du javelot. Champion de Suisse en 2017 et en 2018, il a remis ça en juin dernier, en s’imposant au Letzigrund de Zurich. Pour son plus grand plaisir. «J’étais vraiment content de ma performance, car j’ai réussi à me surpasser ce jour-là», apprécie-t-il. «Je remporte le titre national avec 70m63, qui est ma meilleure performance de la saison. J’étais en forme au bon moment.»
«En remportant le titre de champion de Suisse, j’ai atteint mon unique objectif de la saison.» Laurent Carron
Une réjouissance qui est d’autant plus grande que ces championnats suisses représentaient l’unique objectif de saison de l’athlète. «J’aurais normalement dû participer aux Jeux de la francophonie à Kinshasa, au Congo. En raison du Covid, ils ont été repoussés à l’an prochain. Il n’y avait donc que les championnats suisses. J’ai vraiment atteint mon objectif de la saison.»
Entre Vétroz, Ovronnaz et Sierre
Si cette dernière est désormais terminée, Laurent Carron continue à s’entrainer. Chez lui, au stade des Plantys à Vétroz; mais aussi à Sierre et Ovronnaz, où il bénéficie d’une piste d’élan. Des déplacements qu’il fait sans broncher, guidé par sa passion pour le lancer du javelot. «Dès mon plus jeune âge, j’ai été impressionné par cette discipline, qui demande des qualités physiques, mais aussi de la technique, de la force et de l’explosivité. Ce regroupement de qualités me passionne et j’adore m’entrainer au quotidien pour performer.»
«Dans le javelot, on est sûr de rien. Seule la performance du jour compte.» Laurent Carron
La technique, le physique, la force, l’explosivité : tous ces éléments doivent parfaitement se coordonner au moment du lancer du javelot. Et tout se joue dans un laps de temps très court, puisqu’il s’écoule entre 10 et 15 secondes entre le départ de la course d’élan et le lancer. C’est d’ailleurs ce qui plaît à Laurent Carron. «Parfois, l’aspect tactique disparaît. C’est la forme du jour et la préparation faite en amont qui influence le résultat», explique celui qui est aussi coach sportif. «C’est la grande différence avec d’autres sports comme le tennis – que je pratique dans mon loisir – et où on a le temps de réfléchir longuement durant le match. Au javelot, c’est la performance pure. Quand on est en forme, c’est la plus belle chose du monde. Parfois, c’est horrible car on se dit que tout ce qui a été fait en amont ne sert à rien. On est sûr de rien.»
Les Européens 2024 dans le viseur
Une chose est certaine, par contre: celui qui a également pratiqué le saut en hauteur jusqu’à ses 18 ans a de l’ambition. Alors que son record personnel – datant de février 2020 – est établi à 71m94, Laurent Carron se sent capable de viser plus loin. «J’espère pouvoir lancer prochainement entre 75 et 80 mètres. Je pense que ma limite est autour des 80m.» Ce qui fait presque 10 mètres de plus que son record personnel actuel. Ce qui peut paraître beaucoup. «C’est clair, surtout que je pratique cette discipline depuis dix ans. Mais je sens que ma technique n’est pas encore parfaite, que je peux m’améliorer physiquement. Donc j’ai une marge de manœuvre. Mais je vais tout donner pour y parvenir et pouvoir participer à des championnats d’Europe en individuel.»
Devant sa télé pour les derniers Européens de Munich au début du mois, Laurent Carron va tout faire pour être présent aux prochains, agendés en 2024 à Rome.
Le javelot plutôt que le saut en hauteur: