Portait du mois : Marine Maye, le rallye dans la peau
On vous propose de faire connaissance avec Marine Maye, dans le cadre de notre séquence « Portrait du mois ». Cette Valaisanne de 23 ans est copilote et elle sera sur les routes du Rallye du Chablais ce week-end.
Qu’est-ce qui a poussé cette Valaisanne à s’installer dans un bolide lancé à toute vitesse sur les routes sinueuses et vertigineuses d’une course automobile ? Pas besoin de chercher très loin : la passion. Une passion venue de ses jeunes années, lorsque Marine Maye regardait passer le rallye du Valais avec des étoiles dans les yeux. Elle se disait alors qu’un jour ça serait son tour. Pas derrière le volant, ce n’est pas son truc nous a-t-elle dit, mais dans l’habitacle tout de même. La tête dans ses notes, elle ne prend pas le temps d’apprécier le paysage. En quête constante de sensations, elle y trouve bien plus que ça. « C’est un tout, raconte la copilote de 23 ans. C’est un rôle très varié. On s’occupe de l’administration, de l’organisation et de la gestion du temps. »
« On a des grandes doses de stress, d’adrénaline et de satisfaction. » Marine Maye, copilote de rallye
Si Marine Maye peine parfois à trouver les mots pour expliquer ce qu’elle ressent une fois assise dans le siège-baquet, c’est parce qu’à chaque reprise des sentiments très forts se mélangent. « On a des grandes doses de stress, d’adrénaline et de satisfaction. Vu de l’extérieur, on nous prend pour des fous. »
Un investissement personnel
Chaque équipage fonctionne différemment selon la course, la catégorie et les ambitions de ce dernier. Marine Maye a parfois déboursé près de 2'000 francs de sa poche pour participer à une seule épreuve. Outre l’aspect financier, il y a également plusieurs aspects à gérer avant et pendant les courses. « Le copilote s’occupe souvent de l’hébergement et des aspects administratifs. »
« Physiquement il faut être prêt. Les copilotes ressentent beaucoup de chocs et de secousses. » Marine Maye, copilote de rallye
Lorsque les rallyes approchent, d’autres éléments entrent en ligne de compte. « Il n’y a pas une journée où je ne pense pas au rallye. Je regarde des vidéos pour m’améliorer. Il y a aussi la préparation physique car les copilotes ressentent beaucoup de chocs et de secousses. Nous sommes parfois essoufflés à la fin d’une spéciale. »
Le rêve du semi-professionnalisme
Compétitrice dans l’âme, Marine Maye a voulu tout plaquer pendant quelques mois pour se consacrer quasi-uniquement à sa passion. Elle raconte cette expérience. « J’ai eu l’opportunité l’an dernier d’accéder au monde semi-professionnel. J’ai démissionné pour pouvoir faire ce qui me plaisait. Chez 321 Perform, un centre dans les Pyrénées, j’ai pu découvrir une autre approche. » Pendant cette aventure dans le sud de la France, Marine Maye a notamment côtoyé le multiple champion du monde Sébastien Ogier et d’autres références dans le milieu automobile.
« Ma place est à droite. Chacun son travail. » Marine Maye, copilote de rallye
Si son visage s’égaie au moment d’évoquer ces rencontres, Marine Maye l’assure, elle ne passera pas derrière le volant. « J’ai essayé quelques fois pour tenter de ressentir les sensations du pilote. C’était lors de séances d’essai sur circuit. C’était très intéressant mais ma place est à droite. Chacun son travail. »
Un milieu très masculin
En période normale, hors-covid, une demi-douzaine de rallyes sont organisés en Suisse. Les places sont donc chères. Encore plus peut-être quand on est une femme. Pourtant Marine Maye n’a pas eu trop de peine à entrer dans ce milieu très masculin. « Il y a de plus en plus de copilotes féminines et ça se passe très bien. C’est aussi parce que nous occupons souvent ce rôle de copilote qui est moins central. » L’idée de faire partie d’un équipage cent pour cent féminin lui trotte aussi dans la tête. « J’y ai pensé mais l’opportunité ne s’est pas présentée. On verra si ça vient par la suite. » En attendant c’est aux côtés d’un pilote masculin, Sébastien Studer, que Marine Maye effectuera sa prochaine course. L’équipage sera en lice ce week-end lors du Rallye du Chablais.