L’Omega European Masters, un cadre d’exception pour un tournoi unique
La 76ème édition de l’Omega European Masters a lieu de jeudi à dimanche à Crans-Montana. Depuis longtemps incontournable sur le circuit européen pour son cadre exceptionnel, le tournoi du Haut-Plateau attire chaque année plusieurs des meilleurs joueurs de la planète.

Il est au golf ce que Sierre-Zinal est à la course de montagne ou ce que le Grand Raid est au VTT. Un événement incontournable, historique. Un rendez-vous qui suscite l’excitation de ses participants et l’enthousiasme d’un public nombreux. Une compétition ancrée dans les traditions et qui contribue, année après année, à faire rayonner le Valais sur le plan international. L’Omega European Masters débute jeudi et se tiendra jusqu’à dimanche du côté de Crans-Montana.
Un environnement unique
«Nous vivons dans un Canton magnifique, c’est lui qui fait la valeur de ces manifestations. Notre tournoi ne pourrait pas se jouer à Genève. Tout comme on ne pourrait pas délocaliser Sierre-Zinal ou le Grand Raid», affirme Yves Mittaz, le directeur de l’épreuve du Haut-Plateau. «Tout le monde connaît l’hospitalité du Valais. Nous avons appris à bien accueillir les gens qui nous rendent visite. Voir énormément de joueurs ou de spectateurs revenir chaque année n’est pas un hasard. L’European Masters n’a rien à voir avec une compétition se déroulant à Londres, Munich, Paris ou Rome. C’est le seul tournoi à se disputer au milieu des montagnes, dans un village où tout est proche, les hôtels comme les restaurants ou les boutiques de shopping. Cet environnement est unique.»
«Nous ne sommes pas qu’un événement. Nous sommes une expérience.» Yves Mittaz, directeur de l’Omega European Masters
Il apparaît en effet difficile d’affirmer avec certitude que le parcours Severiano Ballesteros accueillerait cette année pour la 76ème fois quelques-uns des meilleurs golfeurs du Monde sans ce décor de carte postale. «Nous sommes le plus ancien tournoi d’Europe à se disputer au même endroit et le deuxième plus vieux au monde. Toutes les stars ont gagné ici», relève fièrement Yves Mittaz. «Nous ne sommes pas qu’un événement. Nous sommes une expérience. Le public ne vient pas seulement pour voir jouer les têtes d’affiches. Notre force est l’atmosphère qui règne dans toute la station durant une semaine. Tout le monde parle de golf, on rencontre les joueurs dans les restaurants, on fait la fête dans les bars. C’est ce qui nous permet de marquer les esprits à chaque fois.»
Un parcours bientôt entièrement refait
Le directeur de l’Omega European Masters ne cesse de le répéter: la véritable star du tournoi, celle qui fait son succès depuis 1939, n’est autre que le parcours en lui-même. Un parcours qui est donc toujours resté le même mais qui a vécu un bon lifting ces dix dernières années. «Nous arrivons gentiment au bout des gros travaux entrepris depuis 2011. Ceux-ci étaient nécessaires car si nous voulons garder notre place sur le circuit européen, nos infrastructures doivent être au top. Il ne nous reste aujourd’hui plus que quatre greens et le trou 18 à finaliser et nous seront tranquilles pour les vingt prochaines années. Tout aura été refait au niveau des drainages et de l’arrosage.»
«Quel qu’il soit, un beau vainqueur est important pour un bon tournoi.» Yves Mittaz, directeur de l’Omega European Masters
Yves Mittaz en est bien conscient: disposer du meilleur parcours possible favorise la renommée et l’attractivité de l’Omega European Masters à l’échelle mondiale. «Certains joueurs voient des images de notre tournoi à la TV et en font ensuite l’un de leurs principaux objectifs», explique-t-il. Cette année encore, les organisateurs peuvent tabler sur un alléchant plateau de prétendants à la victoire. Le directeur accepte de se mouiller au jeu des pronostics. «Mon favori est Matthew Fitzpatrick, le 8ème joueur mondial. Il m’a dit qu’il était venu pour gagner et je pense qu’il a de grandes chances de l’emporter pour la 3ème fois après 2017 et 2018. Ce ne serait que le troisième à y parvenir dans l’histoire du tournoi (ndlr: après le Sud-Africain Harold Henning au début des années 60 et l’Espagnol Severiano Ballesteros qui a prêté son nom au parcours). Il part avec un avantage sur la concurrence mais en golf tout peu arriver. Un joueur pratiquement inconnu peut connaître une très bonne semaine et s’imposer. Quel qu’il soit, un beau vainqueur est important pour un bon tournoi.»
Un légende du tournoi et un Valaisan en lice
Outre Matthew Fitzpatrick et les deux derniers lauréats, Rasmus Hojgaard (2021) et Thriston Lawrence (2022), le public de l’Omega European Masters pourra une fois encore voir à l’œuvre en cette fin de semaine l’emblématique espagnol Miguel Angel Jimenez. «Il s’agira de sa 32ème participation», sourit Yves Mittaz. «Il a indiqué sur ses réseaux sociaux qu’il ne manquerait pour rien au monde ce tournoi qui est son préféré. Voir ça est forcément une grande fierté.» S’ils ne devraient à priori pas briguer les premières places, plusieurs Suisses, dont l’amateur haut-valaisan Max Schliesing, seront aussi de la partie. «Nous sommes malheureusement à la traîne au niveau masculin dans notre pays. Nous aurions vraiment besoin d’un grand joueur pour accroître la renommée du golf et qu’on parle davantage de ce sport qui est magnifique.»
Le vainqueur de cette édition 2023 de l’Omega European Masters empochera la coquette somme de 425'000 francs. Le prize money total du tournoi, le plus élevé pour un événement sportif en Suisse, se monte quant à lui à 2.5 millions. Des chiffres qui peuvent déjà donner le tournis mais qui n’ont pourtant rien à voir avec les sommes astronomiques proposées par le PGA Tour en Amérique du Nord ou le LIV Golf Series en Arabie Saoudite.