Le FC Sion dernier de Super League: «Le problème est le contenu qu’on a présenté, pas l’arbitre»
À quatre matches du terme de la saison, le FC Sion s’est tiré une balle dans le pied. Sans véritables idées dans le jeu, le club valaisan s’est incliné 1-0 face à Winterthour et se retrouve en position de lanterne rouge. Une nouvelle décision arbitrale litigieuse lui a été défavorable.

À quatre journées de la fin de la saison, le FC Sion est (à nouveau) dernier de Super League. Alors qu’il avait l’occasion de faire un pas en direction du maintien en cas de succès, le club valaisan a plié pour la troisième fois de l’exercice face à Winterthour (0-1). Il poursuit ainsi sa spirale infernale à Tourbillon où il reste désormais sur huit revers et deux nuls en dix sorties.
«On n’a pas le droit de ne pas jouer durant 45 minutes.» David Bettoni
À l’heure d’entrer sur la pelouse pour ce choc des mal-classés, les Sédunois connaissaient parfaitement l’enjeu de la soirée. Ils n’ont cependant jamais, sinon lors d’un premier quart d’heure relativement encourageant, semblé en mesure d’enflammer les près de 10'000 spectateurs présents et de prendre le dessus sur une équipe qui a finalement obtenu tout ce qu’elle était venue chercher en Valais. Loin d’être spectaculaire, le visiteur a profité d’une mésentente inexcusable de Saintini et Lavanchy pour ouvrir le score par Burkart à la 22ème. «Leur avantage était logique à la pause. Pour une raison que je n’explique pas, ils en voulaient nettement plus que nous en première mi-temps», soupire l’entraîneur sédunois David Bettoni. «On n’a pas le droit de ne pas jouer durant 45 minutes.»
Le fait de match: un penalty à priori évident annulé par la VAR
Une fois devant au tableau d’affichage, Winterthour était dans un fauteuil pour «faire du Winterthour». Quelques banderilles placées en contre qui auraient pu avoir le poids d’un 0-2 et d’innombrables pertes de temps rarement sanctionnées par Luca Cibelli, l’arbitre de la rencontre. Un homme en noir qui allait s’illustrer à la 68ème minute en sifflant un penalty à priori évident pour le FC Sion. En cause: un centre de Cavaré stoppé de la main par le capitaine zurichois Schmid. Mais alors que Mario Balotelli s’était déjà saisi du ballon et était prêt à se charger de la sentence, la VAR rappelait à l’ordre le directeur de jeu qui allait revenir sur sa décision en s’appuyant sur un nouveau point de règlement. Le match bascula alors dans une certaine folie furieuse où joueurs, dirigeants et supporters sédunois criaient au scandale et à une nouvelle décision arbitrale en leur défaveur.
«Ça fait deux week-ends de suite qu’on vit des situations qui ne sont pas normales.» Barthélémy Constantin
«Ça fait deux week-ends de suite qu’on vit des situations qui ne sont pas normales», peste le directeur sportif valaisan Barthélémy Constantin. «La VAR offre un penalty à Zurich contre nous et nous prive de celui-ci qui est bien plus flagrant. Une faute encore moins claire de Joël Schmied avait aussi été sanctionnée d’un penalty lors de notre dernier déplacement à Winterthour. Où était la VAR pour rectifier la décision de l’arbitre principal cette fois-là?» Dans le chaos général, le président Christian Constantin a même semblé faire signe à son équipe de se retirer du terrain au moment où Monsieur Cibelli faisait reprendre le jeu. «Je ne sais pas si c’était vraiment son intention à ce moment-là. Dans ce genre de situation, tout le monde monte en pression à sa manière.»
Des joueurs muets sur le terrain et à l’interview
Barthélémy Constantin est d’ailleurs le seul à s’être présenté en zone mixte où les joueurs valaisans sont restés aussi muets qu’ils ne l’avaient été nonante minutes durant sur le terrain. «Comme il y a de la frustration, on préfère éviter que des paroles dépassent les limites», explique-t-il, reconnaissant ensuite à son tour que le FC Sion ne peut pas se cacher uniquement derrière ce fait de match pour justifier sa défaite. «Le vrai problème, c’est le contenu qu’on a présenté, pas l’arbitre. Notre première mi-temps est l’une des pires qu’on a montré cette année.»
«Nous ne sommes pas retombés dans nos travers d’il y a quelques semaines.» Barthélémy Constantin
Le directeur sportif sédunois peinait lui aussi à expliquer ce nouveau rendez-vous manqué par un effectif qui semblait pourtant sur la bonne voie depuis la prise de fonction de David Bettoni. «Nous ne sommes pas retombés dans nos travers d’il y a quelques semaines», veut-il se convaincre. «On a une entière confiance en le coach qui saura remobiliser l’équipe. Allons de l’avant pour aller faire un résultat à Servette.»
Des discussions avec les supporters
Maintenant qu’il n’a plus son destin entre ses pieds, le FC Sion se présentera en effet en position de cancre de la ligue au stade de la Praille pour le 4ème et derby du Rhône de la saison face à Servette samedi prochain. Un rendez-vous dont certains supporters sont d’ores et déjà venus rappeler l’importance aux joueurs valaisans dans les coursives de Tourbillon. «C’est honteux ce que vous avez présenté ce soir (ndlr: samedi). On aurait rêvé d’être à votre place. On aurait rêvé de porter ce maillot alors jouez comme on l’aurait fait: avec des étoiles dans les yeux», a-t-on notamment entendu dans la bouche de l’un des représentants du Gradin Nord.
«Il est normal que les supporters nous fassent part de leur inquiétude et qu’ils nous disent qu’on n’a pas été à la hauteur sur un match comme ça.» David Bettoni
«Il est normal qu’ils nous fassent part de leur inquiétude et qu’ils nous disent qu’on n’a pas été à la hauteur sur un match comme ça», affirme David Bettoni, qui a lui-même eu une discussion avec les fans devant l’entrée du stade. «Je suis le responsable de l’équipe, il est donc normal d’aller leur parler. L’échange s’est fait de manière pacifique. Ils ont rappelé qu’ils étaient derrière nous, qu’il fallait qu’on mouille le maillot. De mon côté, je leur ai mentionné qu’il restait douze points en jeu et que cette année, la dernière place n’était pas synonyme de relégation mais de barrages.»
Des barrages qui verraient pour l’instant le FC Sion, à nouveau dernier de Super League, disputer un derby face au Lausanne-Sport, 3ème de Challenge League. Tout cela est de la musique d’avenir à une semaine d’un autre derby: ce duel face au frère ennemi servettien qu’il s’agira, plus que jamais, de ne pas manquer.