La Grande Boucle prendra de la hauteur en 2024
le Tour de France 2024, au tracé inédit avec un départ d'Italie et une arrivée à Nice, va prendre de l'altitude l'été prochain avec plusieurs incursions au-delà des 2000 m.
Présentée mercredi au Palais des Congrès à Paris, la 111e édition de la Grande Boucle ne ressemble à aucune autre puisqu'elle partira pour la première fois d'Italie, de Florence le 29 juin, et arrivera pour la première fois hors de Paris, à Nice le 21 juillet.
Ces deux nouveautés, dévoilées il y a quelques mois déjà, sont liées à la tenue à Paris des Jeux olympiques. Partir de l'étranger, pour la troisième année consécutive, et arriver loin de la capitale étaient devenus nécessaires afin de ne pas surcharger les forces de l'ordre et ne pas interférer avec les derniers préparatifs pour les JO.
Cela redessine les équilibres d'une course séculaire qui s'élancera une semaine plus tôt que d'habitude, passera deux fois par les Alpes, franchira le Galibier dès le quatrième jour et finira à Nice par un deuxième chrono individuel, 35 ans après la défaite pour huit secondes de Laurent Fignon face à Greg Lemond sur les Champs-Elysées.
La même logique pousse le Tour de France féminin à s'élancer pour la première fois de l'étranger, de Rotterdam le 12 août, au lendemain de la cérémonie de clôture des JO, et d'avoir la moitié de ses huit étapes hors des frontières de l'Hexagone, avant l'arrivée à l'Alpe d'Huez.
25 km au-dessus de 2000 m
Les hommes vont passer la plupart de leur temps en France, mais ils commenceront par trois étapes sur le sol italien qui - "anomalie de l'histoire pour ce pays de la légende du cyclisme", selon le patron du Tour Christian Prudhomme - n'avait encore jamais accueilli de "grand départ".
Le peloton regagnera ensuite la France en franchissant une première fois les Alpes par l'interminable montée vers Sestrières (40 km!), les cols de Montgenèvre, du Lautaret et du Galibier pour arriver à Valloire.
"Monter aussi tôt aussi haut dès le quatrième jour, c'est du jamais vu", selon Prudhomme.
Cette étape préfigure un Tour moins montagneux que celui de cette année - 27 cols soit trois de moins qu'en 2023 - mais qui va souvent tutoyer le ciel.
Du haut de ses 2642 m, le Galibier est souvent le toit du Tour. Mais il sera dépassé cette fois par la cime de la Bonnette qui trône à 2802 m, la plus haute route asphaltée de France, que le peloton empruntera lors de la 19e étape vers Isola 2000 qui passe aussi par le Col de Vars (2109 m).
En comptant aussi le vénérable Tourmalet (2115 m) dans les Pyrénées, les coureurs vont passer pas moins de 25 km au-delà de la barrière des 2000 mètres d'altitude. Un endroit où Tadej Pogacar ne s'est jamais senti très à l'aise, contrairement à son rival Jonas Vingegaard, double vainqueur sortant qui avait l'air ravi de ce qu'il a découvert mercredi.
Un chrono dans les vignes
Mais le Tour 2024 offre d'autres terrains d'expression susceptibles de plaire au cannibale slovène. A commencer par le week-end final sur les terres d'entraînement du résident monégasque avec une avant-dernière étape compacte (132 m) mais pentue jusqu'au sommet du col de la Couillole, avant le chrono très accidenté de 34 km entre Monaco et Nice le dernier jour.
Il y aura auparavant un premier contre-la-montre de 25 km plutôt plat en fin de première semaine dans les vignes entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, appel du pied assumé au prodige belge Remco Evenepoel qui devrait disputer son premier Tour en 2024.
Il y aura évidemment aussi plusieurs étapes promises aux sprinteurs, dont celle arrivant au pied de la Croix de Lorraine à Colombey-les-Deux-Églises, le village du général de Gaulle. Mais aussi, pour casser la routine des étapes de plaine, une boucle autour de Troyes sur d'esthétiques chemins blancs - 14 sont au programme pour un cumul de 32 km.
Le Tour revisitera aussi le Massif Central, pour une onzième étape potentiellement explosive avec 4350 m de dénivelé. Avant de piquer vers les Pyrénées pour deux des quatre arrivées au sommet du Tour 2024: au Pla d'Adet d'abord, en passant par le Tourmalet, pour les 50 ans de la dernière victoire de Raymond Poulidor, et le lendemain sur le Plateau de Beille.
Bref, il devrait y en avoir pour tous les goûts lors de cette édition très spéciale, avant de repartir sur des bases plus classiques en 2025, avec un retour déjà confirmé sur les Champs-Elysées et un possible départ depuis les Hauts-de-France.